David Desharnais suit les traces de Francis Bouillon. Les deux joueurs n'occupent pas la même position, mais ils ont ceci en commun qu'ils n'ont jamais été repêchés en raison de leur petite taille. Comme Bouillon l'a fait auparavant, Desharnais est en train de prouver à l'organisation du Canadien qu'il a le talent nécessaire pour percer et qu'il a du coeur à revendre.

Desharnais a commencé au bas de l'échelle en 2007-2008, après deux saisons de 100 points et plus chez les Saguenéens de Chicoutimi. Mis sous contrat par Trevor Timmins et son équipe de dépisteurs, il a joué brièvement avec les Bulldogs de Hamilton (quatre matchs) avant d'être renvoyé dans la Ligue de la Côte Est. Il y a fait la pluie et le beau temps, 106 points en seulement 68 matchs. Une performance qui lui a valu un poste l'hiver dernier dans la Ligue américaine à Hamilton, où il n'a pas déçu en obtenant 58 points en 77 matchs.

La progression se poursuit cette saison pour l'attaquant de 23 ans. Malgré une blessure, Desharnais a pu amasser 42 points en seulement 33 matchs, à six points du meneur, Brock Trotter, qui a néanmoins disputé 12 matchs de plus. Ses efforts lui ont même valu un rappel d'un match avec le Canadien plus tôt cette saison.

Pourra-t-il éventuellement s'implanter dans la LNH malgré les obstacles qui se dressent sur sa route?

«Ces gars-là sont difficiles à évaluer, répond son entraîneur chez les Bulldogs de Hamilton, Guy Boucher. À chaque nouvelle étape, il y a des questionnements à propos des joueurs de petit gabarit comme lui. On va le savoir seulement s'il s'y rend un jour. Mais il a beaucoup d'outils dans son coffre: sa vision du jeu, sa technique, sa détermination. S'il mesurait 6'1, il ne serait pas dans la Ligue américaine et il n'aurait jamais passé par la Ligue de la Côte Est. À mes yeux, c'est clair qu'il y a espoir de le voir accéder à la Ligue nationale. Jusqu'à quel point peut-il y connaître du succès? Prenez l'exemple de Martin St-Louis. Les gens ne voyaient pas de possibilité dans son cas en début de carrière. À la différence que St-Louis possède un coup de patin hors de l'ordinaire, un peu comme Brian Gionta. David, ce n'est pas ça. Ses atouts sont différents, même si son coup de patin n'est pas déficient non plus. Sa carrière dans la LNH ne dépendra jamais de son éthique de travail, de son implication physique ou de son acharnement.»

Boucher et ses adjoints Martin Raymond et Dan Lacroix travaillent étroitement avec Desharnais pour qu'il améliore sa technique de patinage, et l'attaquant apprécie les conseils de ses entraîneurs. «Nous apprenons beaucoup cette année avec eux. Et pas seulement pour obtenir plus de points, mais pour accomplir les petites choses qui vont peut-être nous permettre d'accéder à la Ligue nationale plus rapidement.»

Effort récompensé

Le jeune homme originaire de Québec s'estime heureux de se retrouver au sein d'une organisation qui semble traiter tous les espoirs sur le même pied d'égalité, qu'ils aient été repêchés en première ronde ou pas du tout. «Ils m'ont donné une chance même si je n'ai pas été repêché, et j'ai fait les efforts nécessaires pour leur forcer la main, dit-il. Je sens qu'ils prennent soin de moi et qu'ils veulent que je me développe. Ça me permet de toujours y croire et de penser qu'un jour, je vais pouvoir passer une saison complète dans la Ligue nationale. L'effort est toujours récompensé ici.»

Guy Boucher estime que Desharnais a non seulement le talent pour jouer dans la LNH, mais aussi la détermination et le courage. «Ce n'est pas quelqu'un qui s'assoit sur son talent, au contraire. Habituellement, c'est un signe clair qu'il va toujours continuer à s'améliorer.»