Dans le débat des gardiens qui suscite les passions chez les amateurs du Canadien, il y a les anti-Price et les anti-Halak.

Et il y a ceux, comme Patrick Roy, qui ne voient aucun mal à ce que la situation des gardiens chez le Canadien demeure telle quelle.

Car selon l'ancienne gloire du Tricolore, la présente saison suggère que Price n'est pas prêt à assumer clairement le rôle de gardien numéro un. «Je ne veux pas partir de grand débat, mais je me rends compte que Carey Price n'est pas nécessairement prêt à chausser de grands patins», a soutenu Roy à la station de radio Québec 800, plus tôt cette semaine.

«Je pense qu'il a de l'expérience à prendre. Être gardien de but est une position difficile, surtout à Montréal. Les attentes sont élevées et les gens veulent voir le club gagner soir après soir. Je pense que Carey Price n'est pas rendu là.»

Heureusement pour le Canadien, a ajouté Roy, Jaroslav Halak va très bien.

«Le luxe que le Canadien a, c'est que cela permet à Price de se développer plus lentement, avec moins de pression, et de ne pas le brûler.»

La situation actuelle des gardiens n'est pas sans rappeler à Roy les années où il a dû partager le filet avec Brian Hayward. «Casseau», faut-il le rappeler, n'a pas franchi le cap des 60 départs en une saison avant sa sixième campagne dans la LNH. On est loin des 70 matchs que se voient aujourd'hui confier les Brodeur, Luongo et autres Kiprusoff...

Mais selon le patron des Remparts de Québec, le système d'alternance révèle quelque chose de limpide. «Ça démontre une chose: les entraîneurs veulent gagner», a dit Roy à la radio de la Vieille Capitale.

«Je pense que le Canadien met tout en place pour que Carey Price soit leur gardien numéro un, mais malheureusement pour lui, Carey Price n'est peut-être pas rendu à cette étape-là.

«Mais il ne faut pas paniquer. Il faut rester calme et lui donner l'occasion de se développer et de peut-être devenir le gardien de but qu'on espère voir un jour.»

Si Roy prône la patience avec Price - «il y a des joueurs qui se développent plus rapidement que d'autres», a-t-il rappelé - il s'est dit heureux de l'occasion qu'a saisi Halak pour se mettre en valeur.

«Il n'est pas dans une situation facile, mais c'est un compétiteur. Il joue rarement après avoir perdu un match. Il sait que s'il se retrouve devant le filet et qu'il perd, il sera au bout du banc le match d'après. Contrairement à Carey Price, qui sait que lorsque le club perd, il doit rester prêt parce qu'il a une nouvelle chance de revenir...»