N'est pas Alex Ovechkin qui veut.

Aussi, lorsque David Perron a décidé de troquer son ancienne visière pour une nouvelle - teintée comme celle d'Ovechkin - il allait assurément faire l'objet de moqueries.

«J'étais dans le vestiaire où il y a tout l'équipement d'appoint et je suis tombé sur cette visière-là, a raconté le jeune attaquant des Blues de St-Louis. Elle avait la même forme que celle que j'utilisais avant.

«J'ai demandé à Bert Godin, notre préposé de l'équipement, si je devais l'essayer. Il m'a dit: 'Tu vas te faire écoeurer, mais fais ce que tu veux!'»

Et tel qu'anticipé, cela fait une semaine que Perron en entend parler.

«L'un des premiers jours qu'il l'a porté, il est tombé en pleine face, a raconté l'entraîneur Davis Payne. Peut-être qu'elle est plus lourde et que ça lui fait perdre l'équilibre...»

«Les réactions à son égard ont été unanimes, a confié l'ailier David Backes. Il s'est fait beaucoup tirer la pipe - et ça va continuer - mais si ça l'aide à marquer des buts, tant mieux pour lui.»

Face au Canadien, c'était le quatrième match au cours duquel le Sherbrookois portait sa nouvelle visière. Il a marqué un but à chacun des quatres matchs.

Changement d'entraîneur

L'histoire de la visière de Perron n'est pas importante en soi. Mais le fait que les Blues aient retrouvé le goût de s'amuser est plus significatif.

L'équipe avait fait des pas de géant la saison dernière malgré qu'elle aligne une jeune formation, mais elle stagnait sous les ordres de Andy Murray.

L'entraîneur a perdu son poste, le 2 janvier, à la faveur de la recrue Davis Payne, le plus jeune à occuper ce poste dans la LNH à l'âge de 39 ans.

«On avait bien démarré la saison l'an dernier, mais on avait connu un relâchement autour des mois de novembre et décembre, a rappelé Perron. Finalement, on s'était repris à temps pour se tailler une place en séries.

«Cette année, on s'est parlé lorsqu'il y a eu le changement d'entraîneur et l'on a réalisé qu'au train où allaient les choses, on serait pris pour faire la même chose.»

On a un peu l'impression que les Blues ont versé des larmes de crocodile à la suite du départ de Murray.

Car Davis Payne, après avoir essuyé des revers à ses trois premiers matchs, a guidé les Blues à quatre victoires consécutives avant qu'ils ne disputent un mauvais match, lundi à Columbus.

L'affrontement face au Canadien illustrera un côté ou l'autre de la médaille: ou bien les Blues prouveront qu'ils savent désormais rebondir après un mauvais match; ou alors qu'ils demeurent avec Payne la même équipe de ,500 qu'ils étaient sous Andy Murray.

DĂ©part cahoteux

David Perron est l'un des nombreux jeunes des Blues à ne pas avoir progressé comme prévu.

«La seule chose dont je ne suis pas content, c'est ma production en début de saison, estime l'ailier de 21 ans. J'ai été sept matchs sans marquer un point. Ça ne voulait pas rentrer.

«J'ai ensuite eu une séquence de presque un point par match pendant 20 matchs. J'ai peut-être ralenti par la suite...

«Je suis un peu en retard par rapport à ma production de l'an passé, a-t-il finalement concédé. Mais on ne sait jamais, il pourrait suffire d'un seul gros match pour repartir.»

Davis Payne sait que les Blues doivent être à la fois patients et consciencieux dans le développement des jeunes comme Perron, mais aussi T.J. Oshie, Erik Johnson et Patrik Berglund.

«Ils grandissent dans une ligue qui est très dure, a rappelé Payne. Ils auront du succès certains soirs et moins le lendemain. Mais il faut bâtir une constance et une préparation qui vont survivre aux cahots qu'il y a sur la route.»

 

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