«On voyait dans Benoit Pouliot le potentiel d'un joueur pouvant évoluer sur l'un de nos deux premiers trios. À ce niveau, il faut souligner le bon travail de nos hommes de hockey», a lancé l'entraîneur Jacques Martin en parlant de son buteur le plus productif avec quatre buts à ses six derniers matches.

«Mais la réussite ne passe pas uniquement par le talent. Il faut une bonne discipline personnelle. Dans la LNH, la qualité de jeu est tellement élevée que le talent ne suffit pas. Il faut ajouter le travail», a précisé Martin.

Pouliot, 23 ans, est d'accord avec cette affirmation et il a même avoué qu'en début de carrière «le travail n'était pas mon fort». De fait, le talent lui avait permis de naviguer allégrement dans les rangs juniors.

«Les choses vont bien présentement, mais il faut que cela se poursuive. J'ai la chance de jouer avec deux excellents joueurs. Et, tant Scott Gomez que Brian Gionta préfèrent entrer en contrôle en zone offensive alors qu'au Minnesota on lançait la rondelle en fond de territoire pour ensuite se lancer en poursuite. Le style de possession me convient mieux», a rappelé Pouliot qui a marqué seulement neuf buts en 65 matches avec le Wild.

«Au Minnesota, je n'ai pas eu la grosse chance de jouer avec des joueurs comme Gomez et Gionta. Mais j'ai appris sur le jeu défensif avec Jacques Lemaire. Chez les juniors cela n'était pas mon point fort, mais avec Lemaire, je n'avais pas le choix.

«Je suis certain que cela devait être frustrant pour lui au Minnesota, mais c'est souvent dans l'adversité qu'on apprend le plus de choses. Maintenant, on a hérité d'un joueur plus mature. On a toujours aimé sa vitesse et sa lecture du jeu. Il lui reste à produire sur une base régulière. Et, je ne saute jamais trop rapidement aux conclusions avec un jeune joueur», a mentionné Martin qui a cité en exemple Matt D'Agostini, un joueur qui a connu une séquence exceptionnelle à son arrivée avec le Canadien l'an dernier.

Pour sa part, Gomez a été élogieux à l'endroit de son ailier gauche : «On voit qu'il a un grand potentiel. C'est un talent brut qui effectue de belles choses depuis qu'il évolue sur notre trio».

Gomez avait également été un choix de première ronde, le 27e joueur sélectionné à la séance de 1998 par les Devils du New Jersey après deux saisons prolifique dans la Ligue junior de l'Ouest avec les Americans de Tri-City.

«Mon cas était différent. Je suis arrivé au New Jersey avec une grande équipe et je me suis retrouvé sur un quatrième trio. Les attentes à mon égard n'étaient pas les mêmes que le Wild avait pour Pouliot», a rappelé Gomez.

Mais, n'allez pas croire pour autant que Gomez a l'intention de traiter Pouliot comme un jeunot dans la LNH : «Je vais vous raconter une histoire que j'ai vécu avec Claude Lemieux à mes débuts au New Jersey. J'avais voulu excuser une erreur en disant que j'étais un joueur recrue. Claude m'avait répondu qu'il m'avait considéré comme une recrue avant Noël et que par la suite j'étais un joueur des Devils. Je n'ai plus jamais cherché d'excuses par la suite».

À bien y penser, Pouliot est bien tombé sur ce trio!

«À son arrivée, je lui ai mentionné ce qu'étaient mes attentes. Et, je regarde le processus avant les résultats», a conclu Martin qui n'est pas sans savoir qu'avec une bonne attitude, le talent ne peut faire autrement qu'éclore.