Après deux premiers matchs plus discrets avec le Canadien, Benoît Pouliot vient d'enfiler trois buts à ses cinq dernières rencontres.

En 65 matchs sur trois saisons, Pouliot n'a jamais réussi à marquer trois buts en cinq rencontres avec le Wild du Minnesota.

Ce n'est pas encore la mer à boire, mais cela permet de croire que le changement de décor a fait du bien au Franco-Ontarien de 23 ans.

«Là-bas, je n'ai pas eu beaucoup d'occasions de faire mes preuves alors qu'ici, dès le début, Jacques Martin m'a donné une chance», a indiqué Pouliot.

La vitesse de Pouliot le sert bien à l'intérieur du système de Martin, qui prône à la fois un échec-avant soutenu et un repli des attaquants pour prêter main-forte aux défenseurs.

Mais c'est en jouant avec des compagnons de trio établis comme Scott Gomez et Brian Gionta que Pouliot a finalement la chance de s'exprimer.

«Je ne marquerai pas chaque soir, a prévenu Pouliot. Sauf qu'à chaque match, je dois trouver une façon de contribuer, que ce soit physiquement ou avec mon coup de patin.

«Il m'en reste beaucoup à apprendre, autant à l'attaque qu'en défense. Je suis satisfait jusqu'à maintenant, mais il faut que ça continue.»

Sur les unités spéciales

Pouliot est débarqué à Montréal avec la réputation peu enviable d'un joueur qui ne donnait pas sa pleine mesure à l'entraînement et dans les matchs.

Aux yeux d'un entraîneur dont le travail est le mot d'ordre absolu, l'ancien choix de première ronde devait faire ses preuves.

Et il est manifestement sur la bonne voie puisque Martin a commencé à l'utiliser au sein des deux unités spéciales.

Il a été timidement utilisé en infériorité numérique dès son premier match, mais sa tâche a augmenté mardi face aux Capitals de Washington.

Pouliot lui-même semble un brin étonné. «Je n'ai pas vraiment joué en infériorité au Minnesota, seulement dans la Ligue américaine, a-t-il précisé. Il faut que j'apprenne.

«Le désavantage favorise les joueurs qui ont un bon coup de patin et ceux qui ont une longue portée avec leur bâton. Qui sait, on peut avoir des chances de marquer aussi à court d'un homme.

«Mais le désavantage numérique m'aide à m'améliorer et ça me donne du temps de glace supplémentaire.»

Autre marque de confiance de la part de Jacques Martin, Pouliot a finalement été invité à rejoindre ses compagnons de trio lors des attaques massives.

«On en avait parlé plus tôt en journée, mais quand Jacques m'a donné la tape dans le dos pour jouer pendant l'attaque à cinq, je me suis dit que je ne devais pas manquer ma chance.

« Et j'ai marqué à ma première présence!»

Une demi-saison importante

C'est une demi-saison importante pour l'avenir de Pouliot. Elle peut lui donner l'élan qui lui a manqué jusqu'ici, ou l'attaquant peut se retrouver sur la voie d'évitement de la LNH si le Canadien se désintéresse de lui.

Il sait qu'il joue gros. «En plus, c'est la dernière année de mon contrat et je veux montrer ce que je peux faire, a ajouté Pouliot. Mais je marque des buts et je m'entends bien avec tout le monde ici.

«L'important, cependant, c'est que l'équipe joue bien en deuxième moitié de saison. Il nous reste beaucoup de temps pour remonter au classement.»