Le Canadien a conservé en souvenir les rondelles de ses deux buts, lundi. Mais il aurait fallu qu'il en sorte moins de son propre filet.

Malgré le 20 000e but dans l'histoire de l'équipe et le premier de Benoit Pouliot dans l'uniforme tricolore, Jaroslav Halak et le Canadien ont été privés d'un cinquième gain consécutif en baissant pavillon 4-2 face aux Sénateurs d'Ottawa.

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Halak avait été choisi la première étoile de la dernière semaine dans la LNH plus tôt dans la journée. Mais cet honneur a tendance à apporter la poisse aux gardiens récompensés.

Le Slovaque a porté à 3-9-2 la fiche des gardiens de la LNH lors du départ qui suit leur mention parmi les trois étoiles de la semaine.

Halak avait repoussé 140 des 146 lancers dirigés vers lui lors des trois dernières victoires de son équipe.

Mais ce n'est pas un barrage de tirs qui a eu raison de lui, lundi.

«On avait pris l'avance dans le match, on jouait bien et tout à coup, on a comme cessé de jouer, a indiqué le gardien de 24 ans.

Il faut dire que son vis-à-vis Pascal Leclaire lui a été supérieur, lundi. En quelque sorte, le gardien des Sénateurs a joué au Canadien le même genre de tours que les hommes de Jacques Martin a joué à ses adversaires récemment.

«J'ai fait quelques bons arrêts alors que le Canadien avait les devants 2-0, a admis Leclaire. S'ils avaient marqué un troisième but, le match aurait été complètement différent.

«Mais notre défensive s'est resserrée et, face à une équipe qui a un jeu de transition très rapide, on a cessé de donner des revirements à notre ligne bleue.»

Leclaire a suffisamment repoussé les attaques adverses pour permettre aux siens de prendre graduellement l'ascendant sur ce match.

Et de réduire le but de Michael Cammalleri, le 20 000e but dans l'histoire du Canadien, à une simple anecdote.

«On a connu une trop grosse baisse de régime en deuxième période, a déploré Cammalleri. Je comprends qu'on ne puisse pas jouer 60 minutes parfaites, mais il faut garder le niveau de jeu suffisamment élevé.

«Ça aurait été bien, entre autres, de pouvoir essayer notre avantage numérique plutôt que d'en donner cinq à l'adversaire...»

Beau retour de Gionta

Après 21 matchs d'absence, Brian Gionta a célébré son retour dans la formation en préparant le deuxième but du Canadien et le premier de Benoit Pouliot dans l'uniforme tricolore.

Gionta a été explosif tout au long de la soirée, ajoutant beaucoup de vitesse à un trio qui en comptait déjà pas mal avec messieurs Gomez et Pouliot.

C'est son apport offensif qui manquait au deuxième trio. Le contraste, lundi, sautait aux yeux. N'eut été du brio de Leclaire, les dommages causés par ce trio auraient été autrement plus évidents.

«On a eu plusieurs chances de marquer, mais il aurait fallu solutionner le gardien adverse, a convenu Gionta. Je vais retrouver mon synchronisme, mais ça a bien été avec Gomez et Pouliot.

«Pouliot est gros, il a beaucoup de rapidité et il convient parfaitement à notre aile gauche.»

Punitions et mises en jeu perdues

Mais bien que ces trois-là aient formé le meilleur trio sur la patinoire, ce n'est pas eux qui ont fait la différence.

Ce sont plutôt les punitions et les mises en jeu perdues dans le camp tricolore.

En deuxième période, la deuxième infraction à Jaroslav Spacek a permis aux Sénateurs de niveler la marque 2-2 sur un tir de la pointe de Ryan Shannon.

Halak avait la vue voilée et n'y pouvait rien.

Les Sénateurs ont rapidement pu installer leur attaque après avoir remporté la mise en jeu, une facette du jeu qu'ils ont dominé.

Ils allaient remettre ça lors d'une pénalité à Gionta, en fin de période, mais Kerry Fraser a encore trouvé une façon de faire parler de lui.

L'arbitre a refusé un but à Mike Fisher sous prétexte que Chris Neil faisait obstruction au travail de Halak. Le Canadien a été chanceux de s'en tirer.

Neil a cependant pris sa revanche en troisième période sur un autre jeu controversé. En rabattant un haut retour qu'avait laissé flotté Halak, il a ainsi lancé les siens en avant 3-2.

À ce moment-là, le Canadien s'était déjà fait ôter tout semblant de rythme dans son jeu. On sentait venir le but de Neil depuis l'autre côté de la rivière des Outaouais.