Tomas Plekanec a célébré avec faste son but qui donnait les devants 2-0 au Canadien en première période du match de samedi. Il s'est même permis une chute en sautant dans les bras d'Andrei Markov.

Le petit joueur de centre avait bien des raisons de célébrer. Ce but lui permettait de prolonger à quatre sa série de matchs avec au moins un point, séquence au cours de laquelle il a marqué deux buts et ajouté huit passes.

Fort de deux buts et 17 mentions d'aide, c'est une récolte de 19 points que Plekanec affiche lors de ses 12 derniers matchs.

Comme si ce n'était pas assez, les fluctuations reliées aux matchs de samedi placent le Canadien au septième rang dans l'Est derrière Ottawa, mais devant les Rangers de New York et les Thrashers d'Atlanta.

S'il était bien prêt à rire de sa chute qui a marqué la célébration de son but, Plekanec prenait très au sérieux le fait que son équipe avait encore joué avec le feu.

«À 2-0 nous avons complètement arrêté de patiner. Nous devons être meilleurs que ça. «Jaro» est sensationnel, mais nous ne pouvons nous en remettre à lui comme ça tous les soirs. Le chiffre des tirs n'indique pas tout, car des équipes, comme ce fut le cas ce soir, tirent de partout. Mais nous devons réagir», plaidait Plekanec qui a reconnu traverser des moments heureux.

«Si ce sont mes meilleurs moments en carrière à Montréal? C'est toujours plus plaisant quand tu gagnes, mais disons que les victoires et la production de notre trio font que c'est très agréable oui», a convenu le centre tchèque.

Quant à Andrei Kostitsyn qui enfilait un deuxième but gagnant en deux matchs, il n'a pas caché non plus sa satisfaction.

«J'aime la façon dont notre trio se comporte, la confiance qu'on affiche et le travail qu'on accomplit», a indiqué l'ainé des frères K.

Loin de minimiser l'importance de la victoire arrachée aux Leafs, Jacques Martin reconnaissait que son équipe ne pouvait pécher comme elle l'a fait en deuxième moitié de match.

«Nous avons encore une fois disputé une très bonne première période. En fait, nos 30 premières minutes ont été bonnes. Mais après ces 30 minutes on a cessé de travailler et on s'est mis dans le pétrin», a analysé Jacques Martin qui a apprécié le travail de Scott Gomez et la progression affichée par les jeunes Sergei Kostitsyn et Benoit Pouliot.

Le Canadien s'est effectivement placé dans le pétrin, particulièrement en fin de match. Et pas seulement en raison du nombre de tirs accordés, mais parce qu'il s'est rendu coupable de quatre dégagements refusés dans les 90 dernières secondes de jeu.

Les mises en jeu répétées en territoire défensif ont failli couler le Canadien alors que Phil Kessel, qui a terminé la soirée avec cinq tirs, a raté la cible sur un jeu parfait dans l'enclave avec cinq secondes à faire.

«S'il plaçait la rondelle sur le but, c'était fait. Car je n'ai jamais eu le temps de me déplacer sur ce jeu. Mais parfois, on fait notre chance. J'ai profité de deux poteaux encore ce soir. Mais je suis très fier de tout le monde. On a pris les devants, mais on n'a pas perdu notre concentration en dépit du fait qu'ils sont revenus», a mentionné Halak.

«Je vous assure que le plan de match ne consiste pas à donner autant de tirs. Il faudra que ça cesse. Mais on se place dans les corridors, on travaille comme on nous le demande et soudainement, les tirs sont deux fois plus nombreux de l'autre côté», a indiqué Travis Moen.

Le Canadien profitait d'un bel appui dans les gradins malgré le fait qu'il posait les patins en territoire ennemi.

La sélection de Jaroslav Halak à titre de première étoile a d'ailleurs été chaudement ovationnée. Comme le but de la victoire.

Inversement, il est clair que Mike Komisarek ne s'est pas encore fait beaucoup d'amis à Toronto. L'ancien du Canadien était copieusement hué à chaque fois qu'il s'emparait de la rondelle.

Les insuccès des Leafs combinés à ses statistiques qui se limitent à quatre passes et un différentiel de moins-7 et 35 minutes de pénalités et surtout à son contrat de cinq ans et 22,5 millions $ sont loin de militer en faveur du défenseur américain.

Les Leafs qui n'ont qu'une victoire à leurs six derniers matchs ne l'auront pas facile, dimanche soir, alors qu'ils rendent visite aux Penguins de Pittsburgh. Des Penguins qui, comme la Floride, Calgary et Boston, profitaient d'un congé samedi.