Chaque année, le 23 décembre donne le coup d'envoi à la période des Fêtes, au magasinage de dernière minute et à la cuisson des tourtières et des beignes de belle-maman.

Le 23 décembre fait aussi renaître la guigne qui s'acharne sur le Canadien depuis l'ère de Maurice Richard.

C'est en effet en 1945, dans une victoire de 4-1 aux dépens des Bruins de Boston, que le Canadien a gagné son dernier match disputé à l'étranger un 23 décembre.

Depuis, il a encaissé 10 revers, dont un en prolongation en 1997 à Ottawa, en plus de faire match nul à huit occasions.

Les ennuis du Tricolore à l'étranger, un 23 décembre, ne datent donc pas d'hier. D'ailleurs, le Canadien a gagné seulement quatre fois à l'étranger à cette date depuis son entrée dans la LNH en 1918.

Outre la victoire à Boston en 1945, il a gagné à Toronto en 1918 (4-3), à Detroit en 1926 (3-2) et à Chicago en 1934 (4-1).

En 23 rencontres, le Canadien présente donc un triste bilan de quatre gains et 11 revers, dont un en prolongation, et huit verdicts nuls.

L'occasion est belle contre les Hurricanes

Mis au courant de cette statistique, le vétéran Glen Metropolit a échappé un juron, ou deux, avant d'esquisser un large sourire.

«Il faut croire que le temps est venu de changer l'histoire», s'est-il exclamé après avoir pris bien soin de dire qu'il n'accordait pas la moindre importance à ce genre de statistique.

L'occasion sera bien choisie pour Metropolit et le Canadien de changer le cours de l'histoire.

Car c'est en Caroline, contre les pauvres Hurricanes, que le Canadien tentera de remporter cette première victoire à l'étranger un 23 décembre depuis 1945.

Les Hurricanes connaissent une saison de misère.

En plus de composer avec des blessures qui les ont privés de joueurs importants, dont le gardien Cam Ward, depuis le début de la saison, ils semblent inventer des façons de perdre.

Battus 3-1 par les Rangers de New York au RBC Center, lundi, les Hurricanes ont encaissé leur 21e défaite de la saison en temps réglementaire.

Ils en ont essuyé six autres en prolongation et fusillade.

Des neuf victoires à leur dossier, une seule a été enregistrée à l'étranger.

«Il n'y a pas de matchs faciles dans la LNH aujourd'hui et vous ne me ferez pas dire que les Hurricanes sont le club parfait pour mettre un terme à cette séquence dont vous me parlez. Mais on vient de gagner deux matchs et nous savons tous à quel point il est impératif de ne pas gaspiller les points à l'enjeu demain soir (ce soir)», a poursuivi Metropolit.

Histoire contre anecdote

Grandement intéressé à tout ce qui touche l'histoire du Canadien et des grands joueurs qui ont endossé l'uniforme tricolore, Michael Cammalleri a prêté une oreille attentive aux statistiques défilées par les journalistes.

Mais quand on lui a suggéré qu'il s'agissait de la guigne du 23 décembre, il est parti à rire.

«C'est une anecdote, rien de plus», a lancé Cammalleri.

Une simple anecdote ou un fait de l'histoire? «On tire des leçons de l'histoire, c'est un fait. Mais je ne me laisserais jamais affecter par une statistique comme celle-là. Demain (aujourd'hui), c'est le 23 décembre, nous avons un match à jouer et ce sera un match et un jour comme les autres. Si on joue bien et que nous prenons cette rencontre au sérieux, on effacera cette tache au dossier de l'équipe», a répliqué Cammalleri.

Questionné lui aussi sur cette réalité de sa nouvelle équipe, Marc-André Bergeron est resté bouche bée. Il a ensuite échappé: «Il faut croire qu'on est mûrs pour gagner!»

Une source de motivation

Comme plusieurs de ses joueurs, Jacques Martin en est à son premier 23 décembre avec le Canadien.

L'entraîneur-chef a lui aussi accueilli cette statistique avec un sourire.

«On ne se laissera pas endormir avec ça ; mais ce pourrait être un élément de motivation à présenter lors de la réunion d'avant-match. Nous savons tous à quel point la victoire est importante, mais un élément particulier peut parfois rassembler les gars, c'est un fait», a convenu Martin.