Paul Holmgren aura la semaine pour réfléchir à l'avenir des Flyers de Philadelphie.

Le congé de Noël le convaincra-t-il d'effectuer un échange majeur pour replacer son club, qui a perdu 13 de ses 16 derniers matchs et qui ne s'est pas replacé sous le nouvel entraîneur Peter Laviolette? Malgré le retour de Simon Gagné samedi soir, les Flyers ont encore perdu, 2-1 contre les Rangers.

Holmgren doit attendre jusqu'au 27 décembre, fin de la trêve pour les échanges dans la LNH, avant de passer à l'action, si évidemment il décide de le faire. Mais le DG pourrait tenter quelque chose puisque non seulement les choses ne tournent pas rond sur la glace, mais la zizanie s'est installée à l'interne.

Les nombreuses rumeurs qui émanent du vestiaire des Flyers depuis plusieurs semaines, et qui ont trouvé écho dans les journaux de Philadelphie, se confirment. Les deux leaders offensifs du club, Mike Richards et Jeff Carter, font un peu trop la fête au goût des vétérans et ils entraînent avec eux d'autres coéquipiers.

Quand un des vétérans tente de les ramener à l'ordre dans les rencontres d'équipe, il peut se faire envoyer paître joyeusement; pourquoi écouter les recommandations d'un Pronger, d'un Timonen ou d'un Laperrière quand, à 24 ans seulement, vous êtes le capitaine de cette équipe et qu'on vient de vous donner 69 millions sur 12 ans? Ou encore quand vous êtes l'assistant au même âge et qu'il vous reste deux ans à écouler d'un contrat qui vous paye cinq millions par année?

La production offensive de Richards et de Carter est d'ailleurs à la baisse cette année. Après avoir obtenu 80 points, dont 30 buts, en 79 matchs l'an dernier, Richards a obtenu 27 points en 34 matchs jusqu'à maintenant. Carter, lui, montre une fiche de 26 points, dont 12 buts, en 30 matchs.

Acquis à titre de joueur autonome cet été, Ian Laperrière soupire au bout du fil quand on lui demande de confirmer les frictions à l'interne chez les Flyers. «Je préfère ne pas commenter là-dessus», répond-il.

S'il refuse d'élaborer, Laperrière n'est pas sans s'inquiéter du sort de son équipe. «Ce ne sont pas les gardiens, le problème. Avant de se blesser, Ray Emery jouait bien, et Brian Boucher fait le travaildepuis l'absence d'Emery. Mais on ne peut espérer gagner des matchs en comptant seulement un but par partie. C'est une autre preuve que sur papier, c'est une chose, et sur la glace, c'en est une autre. Avec le talent qu'on possède, marquer des buts devrait être le dernier de nos problèmes.»

Laperrière apprécie cependant l'apport du nouvel entraîneur Peter Laviolette, qui a remplacé John Stevens le 4 décembre. «Ça va un peu mieux avec Peter Laviolette. Le système de jeu était différent avec John Stevens. On prenait plus de chances, Stevens ne ramenait pas à l'ordre ceux qui faisaient des passes à l'aveuglette. Laviolette, lui, ne laisse pas passer les jeux stupides. Quand ce type de jeu réussit, c'est joli, mais quand ça ne marche pas, tu as des résultats comme on en a eu. Laviolette a instauré le système Left Wing Lock, un peu comme Detroit quand ils ont gagné leurs deux dernières Coupe Stanley. J'aime bien sa façon d'approcher les entraînements et les matchs. C'est encourageant.»

L'ancien attaquant de l'Avalanche du Colorado et des Kings de Los Angeles, entre autres, refuse aussi se spéculer sur des échanges possibles. «Ce n'est pas mon travail, je laisse ça à Paul Holmgren», mentionne-t-il.

On dit que Jeff Carter serait sur le marché. Tout comme Scott Hartnell, qui possède toutefois une clause de non-échange. Mais Holmgren n'est pas dans une position de force à l'heure actuelle, et il n'échangera sans doute pas Carter ou Richards s'il n'obtient pas un joueur d'impact en retour. Sinon, il pourra toujours faire comme le Canadien l'a fait avec certains de ses jeunes l'an dernier: prôner la patience avec l'espoir que la situation se replace.

Les Flyers se classent au 14e et avant-dernier rang dans l'Est avec une fiche de 15-17-2, à cinq points d'une place dans les éliminatoires.