S'il y avait bien des désaccords entourant l'identité de l'équipe qui trônerait au sommet du classement dans l'Association Est aux Fêtes, une belle unanimité régnait en ce qui a trait à l'équipe qui croupirait au dernier.

Cette place était réservée aux Islanders de New York.

Mené par la jeune sensation John Tavares, les Islanders faisaient partie du groupe de quatre équipes - les Rangers, le Lightning et le Canadien étaient les autres - qui affichaient 33 points au classement, un recul de quatre derrière les Panthers de la Floride campés au huitième rang de l'Association.

Et Tavares?

Fort d'une récolte de 15 buts et 27 points après 31 rencontres - des sommets chez les recrues de la LNH cette saison - il donne raison aux Islanders de l'avoir sélectionné au tout premier rang en juin dernier à Montréal.

«Je suis satisfait de ce que j'ai accompli jusqu'à maintenant, mais nous ne pouvons en rester là, moi autant que l'équipe», a commenté Tavares croisé dans le vestiaire des Islanders samedi matin.

Tout juste âgé de 19 ans, Tavares est un surdoué du hockey. On lui promettait la première sélection au dernier repêchage depuis près de deux ans déjà.

Mais au-delà de ses succès dans les rangs juniors et de sa médaille d'or au dernier championnat du monde, il était difficile de prévoir comment il réussirait à faire le saut dans la LNH.

La réponse est venue dès son premier match alors qu'il a marqué un but, ajouté une passe et passé plus de 22 minutes sur la patinoire dans un revers de 4-3 en fusillade aux mains de Sidney Crosby et des champions en titre de la coupe Stanley.

«Ce premier match m'a énormément donné confiance. Il a réussi à apaiser des doutes. J'avais confiance de pouvoir faire le saut dès cette année et de réussir. Mais tu ne sais jamais comment les choses vont tourner et ce match m'a servi de tremplin», expliquait Tavares.

Dans le moule de Kovalev

John Tavares tentera de stopper ce soir à quatre sa séquence de matchs consécutifs sans but. C'était sa troisième du genre cette saison en plus d'une autre qui s'est prolongée sur cinq matchs.

«John est rempli de talent et je dirais que sa constance est peut-être justement ce qui m'impressionne le plus chez lui. On a une équipe jeune. Le fait que Doug Weight ait été blessé le prive d'un vétéran capable de l'aider à traverser les moments plus difficiles, mais il ne lâche jamais», expliquait Bruno Gervais ce matin.

«Il me fait penser à Alex Kovalev avec sa façon de manier la rondelle le long de la bande et d'analyser s'il doit tirer ou passer. Et quand il tire, il cache bien ses intentions. C'est bien sûr que toutes les comparaisons sont boiteuses, mais dans quelques années, je ne serais vraiment pas surpris qu'il se développe dans le même genre de moule créé par Kovalev», a pour sa part souligné Martin Biron.

Quant à Mark Streit, c'est l'attitude de Tavares, plus encore que son talent, qui l'impressionne.

«Il n'a pas la grosse tête. Il travaille sans relâche autant lors des entraînements que des matchs. C'est un bon gars d'équipe et il assume déjà un très gros leadership en dépit du fait qu'il soit si jeune et qu'il n'en soit qu'à sa première saison dans la LNH», a conclu le défenseur suisse.

Jeux olympiques

Parlant de sa mère patrie, Mark Streit a bien hâte de défendre les couleurs de son pays même s'il sait que la Suisse patinera dans la cour des grands avec le Canada et les États-Unis dans sa poule.

«Battre le Canada à Turin demeure le plus beau fait saillant de ma carrière, mais je crois que les Canadiens ne nous prendront pas autant à la légère la prochaine fois. Ça risque d'être très difficile», assurait le défenseur qui était capitaine de son équipe en Italie il y a quatre ans.

S'il ne sait pas si son coéquipier John Tavares sera dans le camp du Canada, à Vancouver, Streit est convaincu que le jeune Yannick Weber, lui, y sera.

«J'ai rencontré les coachs de l'équipe nationale et je suis pas mal convaincu que Weber sera avec nous. Il est jeune, mais c'est un très bon défenseur qui a des aptitudes offensives. Nous venons de Bernes, tous les deux et il a un peu suivi mon parcours. Un parcours qui nous a menés tous les deux dans l'organisation du Canadien. Je suis certain qu'il fera le saut dans la LNH. Mais ce sera bien de l'avoir avec nous aux JO».