Le directeur général des Sénateurs d'Ottawa, Bryan Murray, assure ne pas regretter le contrat de deux ans d'une valeur de 10 millions $ qu'il a fait signer à Alex Kovalev l'été dernier.

Quand on fait remarquer au patron des Sénateurs que ça fait cher payé pour quatre buts et 14 points en 25 matchs (avant le duel contre le Canadien), il esquive la question.

«J'aimerais qu'il tire davantage au but afin de se servir du puissant et précis tir dont il a le secret, mais il voit les choses d'une autre façon. Est-ce qu'on voudrait avoir plus de points de sa part? Sans doute. Mais un gars comme Alex pourra faire la différence lorsque la situation l'exigera», assurait Murray mardi.

Pour permettre à Alex Kovalev d'offrir un meilleur rendement et dans le but avoué de relancer également la saison de Jason Spezza, l'entraîneur-chef Cory Clouston a décidé de réunir ses deux meilleurs joueurs.

Ils ont récolté trois points, dimanche, à Anaheim, où les Sénateurs ont sauvé les meubles en remportant leur premier gain après quatre défaites consécutives sur la route.

«Nous ne pouvons être satisfaits de nos débuts de saison. Je n'ai que trois buts et Alex un de plus. J'aime toutefois le défi de jouer avec lui. Nous sommes deux gars qui aimons avoir la contrôle de la rondelle. Cela ouvrira la porte à beaucoup d'échanges et une fois près du but adverse, il faudra apprendre tous les deux à être un peu plus égoïste afin d'obtenir de bons tirs», assurait Jason Spezza mardi.

Plusieurs entraineurs-chefs se sont gratté la tête en se demandant comment diable ils pourraient obtenir davantage de l'Artiste.

Cory Clouston assure ne pas trop s'en faire.

«Je lui parle à tous les matchs et mon message est le même: tire davantage. Il est évident que la créativité d'Alex fait partie de son style et que nous devons composer avec cet aspect de son jeu, mais je vais continuer à répéter mon message», assurait le jeune entraineur des Sénateurs.

Clouston a un gros travail de persuasion à faire. Car lors des six derniers matchs de son équipe, il n'a obtenu que trois tirs de la part de Kovalev.

Pendant son séjour à Montréal, Alex Kovalev était un intouchable dans le vestiaire. Georges Laraque avait d'ailleurs convenu que des joueurs de la trempe de l'Artiste sont à l'abri des critiques de leurs coéquipiers.

«Il y a toujours moyen de passer un message», a répliqué le vétéran défenseur Chris Phillips, l'un des piliers des Sénateurs avec le capitaine Daniel Alfredsson.

«Mais nos messages ne sont pas directement reliés aux statistiques comme le sont souvent vos critiques. Si un gars comme Alex affiche de l'entrain, de l'intérêt, du désir de vaincre, personne ne lui adressera quelque reproche que ce soit. J'ai joué contre lui. Je sais à quel point les équipes se préparent à l'affronter et mettent les bouchées doubles pour le ralentir. Il est difficile de se défaire de cette attention. Cela dit, si Alex est blanchi, mais que d'autres produisent parce qu'ils ont plus d'espace pour travailler, il contribue directement au succès de l'équipe. Cet aspect, les journalistes et les partisans ne le voient pas toujours.»

Après s'être dit peiné de quitter le Canadien et ses partisans, après avoir assuré qu'il voudrait terminer sa carrière à Montréal, Alex Kovalev était de passage dans la métropole pour lancer son dernier DVD loin de ses nouveaux partisans.

Un affront aux Sénateurs?

«Pas du tout. Ce lancement fait partie de la vie privée d'Alex», répond Bryan Murray. «Sa décision d'aller à Montréal ne m'importune pas le moindrement. On veut qu'il soit le joueur qu'on attend de lui lors des matchs. La saison est encore jeune et je suis convaincu que moi et nos partisans seront bien heureux de compter sur lui au cours des prochains mois.»

Comme c'était son habitude à Montréal et comme il l'a fait lors du premier duel entre les deux équipes plus tôt cette saison, Alex Kovalev n'a pas rencontré les journalistes après l'entraînement matinal de mardi.