Le Canadien a établi un nouveau record dans la victoire de 3-1 qu'il a remportée hier soir aux dépens des Flyers de Philadelphie, alors que les deux équipes ont échangé un total de 28 tirs. L'ancien record était de 31 (14 pour le Canadien et 17 pour les Flames de Calgary), lors d'une victoire de 5-2 du Tricolore en décembre 1993.

Mais le record le plus important de la soirée s'est écrit à Buffalo, où Martin Brodeur a réalisé 22 arrêts pour blanchir les Sabres 3-0 et surtout égaler le record de Terry Sawchuck avec son 103e jeu blanc en carrière.

«C'est vraiment impressionnant», a indiqué Carey Price, qui a connu l'un des matchs les plus faciles de sa carrière en faisant face à un total de 15 tirs.

> Le sommaire du match

> Relisez le clavardage avec Marc Antoine Godin

«Martin est tout un gardien, le meilleur de son époque sans l'ombre d'un doute, et je ne peux que le féliciter», a ajouté Scott Gomez, qui a partagé le même vestiaire que Brodeur.

«La question n'était pas de savoir si Martin allait égaler ou battre ce record, mais à combien de jeux blancs il pourra se rendre. Je n'enlèverai jamais rien aux grandes qualités de Martin, mais il évolue au sein d'une équipe axée sur la défense, et il profite du génie de Lou Lamoriello, qui le place dans des conditions idéales. Oui, Martin joue beaucoup. Mais au New Jersey, les entraînements, les congés, tout est dosé de manière à maximiser le rendement de l'équipe. Martin pourra réaliser des jeux blancs pendant encore bien des années», a prédit Gomez.

Dans le camp des Flyers, Brian Boucher, qui venait d'accorder trois buts sur 13 tirs, n'était pas d'humeur à commenter l'exploit de Brodeur. Mais son adjoint Ray Emery a tenu à lui donner un coup de chapeau.

«Martin est parmi les cinq meilleurs gardiens de la LNH à tous les ans depuis 10, 12, 15 ans peut-être. Quand on affronte Martin, on sait qu'il sera très bon ou excellent. Tous ces jeux blancs reflètent sa plus grande qualité: sa constance», a lancé Emery.

Ne pas réveiller le Flyer qui dort...

Pour revenir au duel Canadien-Flyers, le plan de match concocté par Jacques Martin était simple: ne pas réveiller les Flyers, qui dorment d'un profond sommeil, comme l'indique leur fiche de huit défaites à leurs neuf derniers matchs.

Le Canadien a appliqué ce plan à la lettre.

Il n'a obtenu qu'un tir en première. Un seul. C'était la deuxième fois cette saison (troisième période du match à Buffalo, le 3 octobre) que le Canadien était limité à un tir au cours d'une période.

Dans la foulée du Tricolore, les Flyers en ont obtenu quatre seulement. Mais sur le tout premier, ils ont réussi à marquer.

Avec Ryan O'Byrne sur le dos et Paul Mara qui lui soufflait dans le cou, Daniel Brière a décoché un tir qui a déjoué Carey Price dans la partie supérieure.

C'était 1-0.

Et ce fut le seul bon moment des Flyers.

Exception faite de ce but, le combat opposant Georges Laraque à Riley Côté a été le seul autre fait saillant de l'engagement. Ils ont échangé quelques bonnes taloches avant que le bagarreur des Flyers ne renverse Laraque.

Montréal a obtenu six fois plus de tirs en deuxième. Six tirs, ce n'est pas énorme, mais le Canadien a su en profiter pour marquer deux buts.

Andrei Kostitsyn, qui possède l'un des meilleurs tirs des poignets de la LNH, a déjoué Brian Boucher en ratant complètement son tir.

Après avoir bousillé une descente à deux contre un, Maxim Lapierre a eu la chance de se reprendre quelques secondes plus tard. Il ne l'a pas ratée. Il a mystifié le défenseur Braydon Coburn, qui s'est allongé de tout son long, avant de refiler une passe parfaite à Michael Cammalleri pour lui faire cadeau de son 16e but de la saison.

Fait à noter, il s'est écoulé 19:44 entre le tir de Max Pacioretty en première, et le deuxième du match, obtenu par Cammalleri en deuxième.

Marc-André Bergeron a marqué le but d'assurance en troisième, à l'aide d'un puissant tir frappé de la pointe lors d'une attaque massive.

C'était son sixième but de la saison, son 11e point.