«Notre plan de match est en République tchèque», a déjà dit l'ex-attaquant Donald Audette à l'époque où Dominik Hasek, alors gardien des Sabres de Buffalo, avait dû s'absenter pour aller au chevet d'un proche.

Ce serait réducteur de dire qu'aujourd'hui, le plan de match des Sabres se résume à Ryan Miller.

Mais il est clair que l'Américain de 29 ans connaît un début de saison étincelant et qu'il a beaucoup à voir dans les succès des Sabres, deuxièmes de la section Nord-Est, un point derrière les Bruins de Boston, même si leur attaque ne produit pas au rythme des deux saisons précédentes.

«Ryan joue du très bon hockey, c'est sûr que ça nous aide énormément», a admis l'attaquant Jason Pominville.

«On a été écartés des séries lors des deux dernières années et Ryan, comme plusieurs autres, est arrivé plus concentré et avec quelque chose à prouver.

«On a toujours su qu'il était l'un des meilleurs gardiens de la ligue. Mais là, il est en train de le démontrer au reste du monde.»

Miller domine tous les gardiens du circuit avec une moyenne de 1,84 et un taux d'efficacité de ,937.

«Les gars jouent un bon jeu de position devant moi, a déclaré Miller à SabresTV. L'adversaire a peu d'options et ça m'aide à bien lire le jeu.

«Mais je ne pense pas que je sois au sommet de mon art. Il y a encore place à amélioration.»

Vers les Jeux

Évidemment, la perspective de jouer aux Jeux olympiques est sur l'écran-radar de Miller.

Le gardien des Sabres n'a rien à craindre: même si Martin Brodeur a obtenu la nationalité américaine cette semaine, il ne le menacera pas pour un poste devant le filet des États-Unis!

Il bataillera plutôt avec Tim Thomas pour le poste de numéro un. Et il a une bonne longueur d'avance sur le vétéran des Bruins...

«C'est une année olympique et Ryan veut montrer à tout le monde qu'il doit être le gardien de confiance de l'équipe américaine», a dit Pominville, lui-même candidat pour un poste au sein de l'équipe olympique américaine.

«Oh, en ce qui me concerne, je ne sais pas dans quelle direction Brian Burke et l'équipe américaine voudront aller», a répondu l'ailier originaire de Repentigny.

«Mon attention est entièrement tournée vers les Sabres et vers l'objectif de finir parmi les huit premiers dans l'Est.»

Changer dans la continuité

Il y a une telle stabilité au sein de l'état-major des Sabres et de leur noyau de joueurs qu'on a parfois l'impression que les choses ne changent pas à Buffalo.

Même après qu'ils se soient fait refermer la porte des séries éliminatoires sur les doigts deux ans de suite, Lindy Ruff compte sur le même groupe de joueurs.

Il y a eu de légers ajustements au système, un ou deux départs, mais ça se fait quand même sous le signe de la continuité.

«Cette année plus que jamais, Lindy utilise quatre trios pour passer au travers du calendrier difficile en raison des Jeux olympiques, a expliqué Pominville. Ça permet de garder tout le monde en forme, mais aussi de distribuer les minutes de jeu et les responsabilités.

«Lorsqu'on joue deux matchs en deux soirs, on voit quel effet ça peut avoir. Autrefois, il nous arrivait souvent de perdre des avances en fin de match. On donnait trop d'occasions à l'adversaire alors que maintenant, on resserre mieux la défense.»

En décembre, les Sabres joueront pratiquement tous les deux jours. Un beau défi d'endurance physique et mentale pour Miller, qui a participé à 21 des 24 premiers matchs de l'équipe.

Son adjoint Patrick Lalime, qui s'est contenté de grenailles depuis le début de la saison, aura sûrement l'occasion de lui donner un répit.