Samedi 21 novembre, Centre Bell. En début de troisième période, les Red Wings de Detroit menaient 2-0 devant le Canadien. Michael Cammalleri a pris alors les choses en main. Il a trompé le gardien Jimmy Howard deux fois, forçant la tenue d'une prolongation. Le Canadien s'est incliné finalement en tirs de barrage.

Deux jours plus tard, Jacques Martin n'a pas oublié. Il a fait l'apologie de son ailier de 27 ans. «Mike a connu beaucoup de succès dans sa carrière. Il a une bonne éthique de travail, c'est un professionnel qui est engagé dans ce qu'il fait. Il veut sans cesse être meilleur et il travaille à s'améliorer. «Il a une bonne tête, a poursuivi Martin. Il pose beaucoup de questions ; il me remet en question parfois, ce qui est bien. Et il aime le défi. C'est un plaisir pour lui de jouer à Montréal.»

Ouvrir des yeux

Cammalleri a fait d'une pierre deux coups face aux Wings. Certes, il a permis au Canadien d'arracher un précieux point au classement. Mais il a aussi marqué ses deux buts sous les yeux de Steve Yzerman, le DG de l'équipe olympique canadienne, et de Mike Babcock, qui en sera l'entraîneur-chef à Vancouver.

«Je ne mentirai pas : j'aurais bien aimé recevoir une invitation au camp d'orientation de l'équipe canadienne l'été dernier, a avoué Cammalleri. Ça m'a déçu. J'adorerais avoir la chance d'aider le Canada à décrocher la médaille d'or.»

Ils ont été 46 joueurs conviés au camp d'Équipe Canada à Calgary. Mais pendant que Milan Lucic et Dan Cleary étaient invités à patiner avec la crème des joueurs d'ici, Cammalleri et Marc Savard, des Bruins de Boston, sont restés chez eux.

«Dire que ces deux buts ont servi à rendre la monnaie de leur pièce à Yzerman et Babcock, ce serait exagéré, a précisé l'attaquant du CH. L'important pour moi était de jouer une partie solide et d'être un bon coéquipier. Mais c'est sûr que je voudrais faire tout mon possible pour dessiller quelques yeux...»

Jacques Martin, lui, a déjà fait partie du processus décisionnel de l'équipe canadienne aux Jeux de Salt Lake City. Et il sait très bien qu'il y aura toujours des mécontents.

«C'est difficile pour les dirigeants car il y a tellement de joueurs talentueux à leur disposition, souligne-t-il. Ils en auraient assez pour former deux équipes compétitives.»

Deux nouveaux candidats

Mercredi soir, Pittsburgh.

Après le match, Cammalleri s'en voulait de ne pas avoir inscrit son 13e but. S'il avait capitalisé sur un deux contre un, le Canadien aurait égalé la marque face aux Penguins. Mais ses 12 buts le placent quand même à deux ou moins des Rick Nash, Corey Perry et Patrick Marleau, trois prétendants sérieux à des postes au sein de l'équipe olympique...

«L'équipe que dirige Steve Yzerman analyse les joueurs sur une base hebdomadaire, a rappelé Jacques Martin, qui entretient l'espoir de son attaquant. Leur évaluation se fait beaucoup dans les deux ou trois premiers mois de la saison.»

Les dirigeants d'Équipe Canada ont été clairs : il sera difficile pour ceux qui n'ont pas participé au camp d'orientation de se tailler un poste.

Or, selon les bruits qui circulent en ce moment, ils considèrent deux candidats qui n'étaient pas pressentis au départ. Mais Cammalleri n'en fait pas partie. Yzerman aurait plutôt été conquis par Steven Stamkos et Drew Doughty, deux joueurs de deuxième année.

Bref, pas de Jeux olympiques pour l'attaquant du Canadien...

Dix joueurs à Vancouver?

Une dizaine d'autres joueurs de l'organisation du Tricolore risquent cependant d'être présents à Vancouver.

Tomas Plekanec, Roman Hamrlik et Jaroslav Spacek porteront les couleurs de la République tchèque, les frères Kostitsyn celles de la Biélorussie et Jaroslav Halak celles de la Slovaquie.

Si Andrei Markov est pleinement rétabli, il sera le quart-arrière de la Russie.

Scott Gomez et Brian Gionta, eux, ont des chances de faire partie de la formation américaine.

Quant à Yannick Weber, il sera prêté à la formation suisse si elle en fait la demande aux Bulldogs de Hamilton.