S'il n'en tenait qu'à lui, Andrei Markov serait en uniforme samedi soir lorsque son grand copain Alex Ovechkin fera escale à Montréal avec ses coéquipiers des Capitals de Washington pour affronter le Canadien.

Victime d'une lacération d'un tendon du pied gauche le 1er octobre dernier, dès le tout premier match de la saison, à Toronto, Markov a patiné une dizaine de minutes, jeudi matin, au centre d'entraînement de Brossard en compagnie de Georges Laraque, Scott Gomez, Benoît Pouliot et Matt D'Agostini. Il devait être à l'écart du jeu pour une période de trois à quatre mois.

Malgré cette sortie-surprise, sa deuxième cette semaine, et en dépit du voeu qu'il a formulé, Markov suivra un 25e match du haut de la galerie de presse.

«Je suis très heureux. C'est une belle sensation d'enfin me retrouver sur patins, même si je suis encore loin d'un retour au jeu», a dit Markov, qui rencontrait les journalistes pour la première fois depuis sa blessure.

«Les choses vont bien et j'espère être de retour dès le début janvier. Peut-être même avant. Une chose est certaine, je serai revenu bien avant les Jeux olympiques», a certifié la pierre angulaire de la défensive du Canadien.

Les JO: un secret

Parlant des Jeux de Vancouver, Markov s'est contenté de sourire lorsqu'on lui a demandé s'il entendait défendre les couleurs de sa Russie natale.

«C'est un secret», a-t-il répondu avec un sourire.

«Jouer pour son pays représente un grand honneur, mais je dois aussi m'assurer de ne pas compromettre ma saison ici. Je vais poursuivre ma réhabilitation, reprendre l'entraînement et on décidera en temps en lieu», a mentionné Markov, qui a pris du poids et du muscle depuis le début de sa convalescence.

«Je subis des traitements tous les jours et je me rends ensuite dans le gymnase pour y faire du vélo et des exercices. Mais comme je ne peux travailler que le haut du corps, j'ai pris un peu de muscle», a reconnu Markov, qui n'a pas voulu dévoiler le nombre de kilos qu'il a pris.

Markov a pris part en 2006 aux JO de Turin où la Russie s'est contentée de la quatrième place.

Les Russes se sont repris à Québec, en 2008, avec la médaille d'or au Championnat du monde. L'année précédente, ils avaient récolté la médaille de bronze après avoir été écartés du podium en 1999 et 2000. Markov a aussi pris part à la Coupe du monde de 2004 et à deux Championnats du monde junior en 1997-1998.

Sixième choix du Canadien (162e sélection) en 1998, il totalise 74 buts et 329 points en 571 rencontres disputées avec le Canadien.

Surprise et déception

Markov n'a réalisé qu'une fois à l'hôpital où il a été conduit en ambulance le 1er octobre, à quel point la blessure était sérieuse.

Rappelons que Markov a été atteint à la cheville gauche par la lame du patin droit de Carey Price, qui effectuait une glissade sur sa droite.

«J'ai ressenti l'impact sur ma cheville et je suis tombé. Il y a eu un but sur ce jeu et je me suis vite relevé. Peut-être à cause de l'adrénaline, je ne me suis pas rendu compte de la gravité de la situation. Je ne ressentais pas de douleur vive, il faut dire. C'était donc difficile d'apprendre à quel point c'était grave et la durée de mon absence», a expliqué Markov, qui fait contre mauvaise fortune bon coeur.

«Je trouve le temps très long et c'est pénible de voir l'équipe sur la patinoire sans pouvoir l'aider. Mais les blessures ne peuvent servir d'excuses. Les gars doivent jouer mieux», a souligné Markov, qui apprécie le soutien des partisans qui l'ovationnent en dépit de son absence lors de la présentation des joueurs avant les rencontres locales.

«Ce sont les meilleurs partisans... en Amérique du Nord», a-t-il lâché après quelques secondes de réflexion qui lui ont permis de trouver une formule qui ne pourrait pas lui causer d'ennuis dans sa mère patrie.