Paul Maurice sait très bien que son équipe est bien loin d'être sortie du bois. En quête d'une première victoire sur la route cette année (0-7-2), les Hurricanes de la Caroline, les visiteurs ce soir au Centre Bell, occupent toujours le dernier rang du classement général.

Et même si le Canadien ne sème pas vraiment la terreur chez ses adversaires après 20 rencontres, Maurice assure avoir un défi de taille à relever ce soir.

«J'ai regardé le match du Canadien à Nashville, samedi; je m'attends à ce qu'il profite d'un retour devant ses partisans pour venger cette défaite. J'aimerais mieux arriver à Montréal contre une équipe moins affamée, car on a notre part d'ennuis, vous savez», a convenu l'entraîneur-chef Paul Maurice lors d'un entretien avec La Presse, hier.

S'il est vrai que le Canadien resserrerait dangereusement la corde qu'il a déjà autour du cou en s'inclinant ce soir contre la pire équipe du circuit, les Hurricanes ont le numéro de la formation montréalaise.

Les Hurricanes ont remporté trois des quatre (3-0-1) matchs opposant les deux clubs l'an dernier.

Depuis le retour du lock-out, les Hurricanes ont remporté sept des huit duels opposant les deux équipes, au Centre Bell. Leur seul revers a été encaissé en fusillade.

Il faut reculer aussi loin que le 6 décembre 2003 pour relever la dernière défaite des Hurricanes à Montréal en temps réglementaire.

Et au-delà de ces statistiques, les Hurricanes sont aussi ragaillardis par leur victoire de dimanche. Une victoire qui a toutefois failli leur glisser entre les doigts.

Après avoir pris les devants 4-1 aux dépens du Wild du Minnesota, les Hurricanes ont eu besoin d'un but de Tuomo Ruutu en tirs de barrage et de trois arrêts de Michael Leighton pour remporter leur troisième victoire de la saison. Un gain qui a évité à la Caroline l'odieux d'une nouvelle marque d'équipe en freinant à 14 sa série de rencontres consécutives sans victoire.

Et d'éviter une catastrophe.

«Ç'aurait été pénible de perdre dimanche parce que nous avons vraiment joué un fort match. On aurait pu mettre cette partie hors de portée n'eût été les arrêts de Niklas Backstrom. Au point où nous étions rendus, on ne pouvait se permettre de s'en faire voler une par un gardien en feu. Ça fait changement de parler de victoire. Ça soulage. Ça nous permet de souffler un peu», a assuré Maurice.

Privés des services de leur gardien numéro un, Cam Ward, de leur centre numéro un, Eric Staal, et du vétéran défenseur Aaron Ward, les Hurricanes sont sérieusement amochés.

Mais cela n'explique pas tous les malheurs de l'équipe. «Il est évident que la perte de ces deux joueurs est énorme. Mais on a aussi disputé de très mauvais matchs au cours de cette séquence. Notre attaque à cinq n'a pas marqué en 26 occasions, notre défense était poreuse, nous n'étions pas concentrés. D'où l'importance de notre victoire de dimanche. Il faut bâtir là-dessus, a ajouté Maurice. Je ne me raconte pas d'histoire. Dans l'état actuel des choses, il est évident que nous sommes vulnérables. Que nous offrirons des occasions à nos adversaires de nous faire mal. Mais on doit minimiser l'impact négatif de ce qui nous arrive afin de demeurer dans la course jusqu'au retour de nos blessés.»

Victime d'une lacération à une jambe - il a été coupé par la lame du patin de Rick Nash à Columbus, le 7 novembre -, Cam Ward pourrait rater trois autres semaines.

Une perte énorme considérant qu'il a remporté 108 des 131 dernières victoires des Hurricanes.

Son absence combinée à celle de Staal a mis un terme, le 11 novembre dernier, à une séquence de 352 matchs consécutifs au cours desquels les Hurricanes pouvaient compter sur ces deux piliers.

Michael Leighton, qui a terminé la saison avec le Canadien il y a deux ans, a remporté le match de dimanche.

Il devrait être de retour devant le filet ce soir alors que le Canadien et ses partisans renoueront avec Tom Kostopoulos et Sergei Samsonov.