Scott Gomez n'a pas marqué à ses 10 derniers matchs. Ses deux petits buts et sa récolte de 11 points le placent au quatrième rang des marqueurs du Canadien, six points derrière Tomas Plekanec, qui est au premier rang.

Ce qui fait sourciller, surtout, c'est moins son retard sur Plekanec que le fait que Gomez n'a qu'un point de plus que le plombier Glen Metropolit. Surtout que ce dernier a marqué deux fois plus de buts (4) que Gomez en décochant 22 tirs (efficacité de 18,2%). Le premier centre du Tricolore, lui, a obtenu 45 tirs; son pourcentage d'efficacité est donc de 4,4%.

Rien pour aider la cause de Gomez qui, est-il besoin de le rappeler, encaisse 8 millions cette saison à titre de plus haut salarié de l'équipe.

«Je dois vivre avec la pression liée à ce salaire. C'était comme ça à New York et ce le sera à Montréal aussi. Il est évident que j'aimerais des statistiques supérieures. Mais tout ce qui compte à mes yeux, ce sont les victoires», a lancé Gomez à sa sortie de la patinoire du Centre d'entraînement des Predators à Nashville vendredi.

Martin assure qu'il est satisfait

Que la victoire prime sur le reste, on veut bien. Mais le Canadien est loin de briller dans la LNH depuis le début de la saison. Il a besoin d'une victoire aux dépens des Predators, ce soir, pour revenir au seuil de respectabilité de ,500. Un seuil qui est loin de garantir une place en séries éliminatoires. Et au-delà des victoires, il semblerait simplement normal que Gomez soit un acteur de premier plan. Ce qu'il est, assure toutefois l'entraîneur-chef Jacques Martin.

«Il faut aller au-delà des buts et des passes dans l'analyse du travail de Scott. On a travaillé ensemble depuis le début de la saison pour qu'il soit plus responsable sur la patinoire. Je veux qu'il s'engage. Je veux qu'il revienne amorcer les sorties de zone près des défenseurs. Je veux qu'il vienne les aider devant le filet. Et il fait tout ça. Regardez le match d'hier (jeudi). Il n'a pas de point à sa fiche. Mais le but d'assurance, c'est lui qui l'a préparé grâce à l'efficacité de son jeu dans notre territoire», a souligné Martin.

Et si l'entraîneur-chef était prêt à plaider la cause de son attaquant-vedette, c'est qu'il est maintenant convaincu du désir de gagner de Gomez. «C'est un gars qui a besoin d'être rappelé à l'ordre constamment. Il a besoin que je sois sur son dos et je le suis depuis le début de la saison. Mais c'est un gars de caractère, un gars qui répond bien à la critique», a-t-il dit.

Carcan défensif

Mis au courant de cette remarque de Martin, Gomez s'est contenté de sourire. «Je ne serai jamais un candidat au trophée Selke (le trophée remis annuellement au meilleur attaquant défensif de la LNH). Mais Jacques a raison de dire qu'il m'a rappelé à l'ordre. Et il avait raison. Il a identifié plusieurs jeux dans desquels je trichais carrément alors que je voulais sortir de la zone avant même qu'on soit en contrôle de la rondelle.»

Gomez considère-t-il que ce carcan défensif le brime à titre de fer de lance potentiel de l'attaque? «Pas du tout. Je viens de l'école des Devils du New Jersey. Lou Lamoriello et Larry Robinson m'ont toujours dit que tout commence en défense. Je le sais. Mais il faut parfois me le rappeler», a lancé Gomez, en esquissant un petit sourire agacé alors que Jacques Martin passait devant lui.

Et les points? «Ils viendront. Je ne suis pas inquiet. Pas encore. Si les occasions n'étaient pas là, je me poserais des questions, c'est sûr. Mais vous suivez les matchs comme moi. Nous frappons souvent à la porte et ça n'entre pas. Ça va changer à un moment donné. Je suis convaincu. Mais tant que l'équipe gagne, je suis bien content.»