Jacques Martin a donné congé à ses joueurs, lundi, mais l'entraîneur du Canadien ne s'est sans doute pas tellement reposé.

Non seulement avait-il le match de mardi contre les Flames de Calgary à préparer, mais il avait aussi beaucoup de matière à réflexion. Les performances en dents de scie des siens ont de quoi laisser songeur.

Après 17 matchs, le Tricolore compte 16 points en vertu d'une fiche de 8-9-0-0. Ce qui n'est même pas le minimum vital puisque les équipes doivent montrer une fiche supérieure à ,500 pour accéder aux séries, du moins depuis qu'on accorde des points supplémentaires dans les matchs qui vont en prolongation et en fusillade.

«La saison dernière, le Canadien s'est qualifié pour les séries de justesse avec une récolte de 93 points, a récemment souligné Martin. Et parfois, 93 points, ce n'est pas assez.»

Martin sait de quoi il parle puisque les Panthers de la Floride, l'équipe dont il était le directeur général le printemps dernier, avaient été éliminés malgré une telle récolte. Le Canadien avait passé devant la formation de Miami au bris d'égalité, alors que les deux clubs avaient présenté une fiche de 41-30-11.

La position actuelle du Canadien dans l'Association Est - 11e - serait moins inquiétante si on sentait que l'équipe, bien que toujours en train d'apprivoiser le nouveau système de Martin, suivait une courbe de progression ascendante. Force est toutefois de constater que la machine bien huilée dont rêve Martin grince encore un peu.

Performances inégales

Trop de joueurs y vont encore de performances inégales. Pendant que Sergei Kostitsyn essaie de se retrouver à Hamilton, son frère Andrei continue de se chercher à Montréal même s'il semble mettre les efforts pour s'en sortir.

Pendant ce temps, Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse se retrouvent dans les mauvaises grâces de Martin.

Dans le cas de Lapierre, tout est survenu une journée après que Martin l'eut défendu devant la presse. En réponse à un analyste de la télévision, qui avait reproché à Lapierre son refus de se battre, l'entraîneur du Canadien avait rétorqué que l'important, c'est la combativité dont un joueur fait preuve dans le cours du jeu. Quelques heures plus tard, Lapierre le 'remerciait» avec une performance relâchée.

Latendresse, lui, ne cesse de répéter depuis le début de la saison qu'il sait quelles sont les attentes de Martin à son endroit - c'est-à-dire jouer de manière plus robuste. Sauf qu'il tarde à appliquer les consignes.

Au lieu de diminuer, les cas-problèmes semblent donc s'additionner... alors qu'on ne s'est même pas encore attardé au cas de Max Pacioretty, limité à un but et deux aides en 17 rencontres.

Le guêpier des gardiens

Autre dossier que Martin a dû cogiter, lundi: celui des gardiens. Alors que l'entraîneur semblait avoir bien navigué dans ce guêpier depuis son arrivée à Montréal, voilà que l'agent de Jaroslav Halak, Alan Walsh, a secoué la ruche ce week-end. Celui-ci a rappelé sur Twitter la maigre fiche de Carey Price (10-32) à ses 42 derniers matchs, pointant du doigt un fait objectif... qui risque d'alimenter un débat tout en subjectivité.

De son côté, le premier trio composé de Scott Gomez, Brian Gionta et Mike Cammalleri a beau montrer de belles couleurs, le fait demeure que Martin s'est retrouvé dans l'obligation de réunir ses trois principaux canons pour obtenir un peu de production à l'attaque, alors qu'il avait initialement tenté de les séparer dans l'espoir de modeler une offensive plus équilibrée. Résultat: les autres trios produisent rarement et sont constamment chambardés, et le Canadien piétine quand le premier trio ne marque pas.

Les attaquants semblent avoir compris la consigne de Martin de garder la rondelle en mouvement et de préconiser la vitesse pour garder l'adversaire en déséquilibre, mais au bout du compte il faut que ça donne des buts. Jusqu'ici, certains soirs, les attaquants montréalais tournent et tournent dans la zone adverse, sans toutefois parvenir à s'imposer là où ça compte, soit devant le filet.

Quant à la défensive, elle est imparfaite mais c'est bien compréhensible étant donné les absences d'Andrei Markov, Ryan O'Byrne et Hal Gill. Roman Hamrlik et Jaroslav Spacek ne peuvent passer 60 minutes sur la glace.

Calendrier corsé

Le Canadien disputera neuf matchs d'ici la fin du mois, dont un seul contre une équipe à la fiche déficitaire, les Hurricanes de la Caroline (2-11-1-2), mardi le 17 novembre au Centre Bell. Cette rencontre suivra les trois affrontements de cette semaine, soit celui à domicile contre Calgary (10-4-1-0) mardi, puis ceux à Phoenix (10-7-0-0) jeudi et à Nashville (7-7-0-1) samedi.

Après les Canes, le Canadien se retrouvera devant les Capitals de Washington (10-3-3-1) deux fois, les Red Wings de Detroit (7-5-1-2), les Blue Jackets de Columbus (9-5-0-2) et les Penguins de Pittsburgh (12-5-0-0).

De quoi faire réfléchir un entraîneur dont l'équipe joue encore en dents de scie. Même par un beau lundi de congé.