Depuis son arrivée à Montréal, Roman Hamrlik ne cesse de répéter à la blague qu'il est un vieil homme et que les années le rattrapent tranquillement.

Or, en jouant 29:44 face aux Bruins de Boston, il a prouvé que le vieux était encore capable!

«Plus tu joues, plus tu te sens confortable sur la glace car cela t'offre des opportunités dans toutes les situations», justifie le défenseur de 35 ans qui, avec la perte de trois défenseurs réguliers, a vu son temps d'utilisation bondir en flèche.

«En l'absence d'Andrei Markov et les autres, tous les défenseurs doivent en donner plus. Cela dit, j'ai peut-être joué un peu trop jeudi. Je ne suis pas habitué à jouer 29 minutes dans une rencontre...

«Quand on a vu Jaroslav Spacek se blesser légèrement, on souhaitait sur le banc qu'il soit correct, car des coéquipiers disaient que j'allais devoir jouer 40 minutes par match!»

Hamrlik avait créé une forte impression à sa première saison avec le Canadien en vertu de son jeu calme et assuré.

Mais l'an dernier, malgré son brio statistique à forces égales - ses 27 points à cinq contre cinq ont surpassé les 24 de Markov - Hamrlik n'avait plus la même efficacité.

Or, le voilà de retour en version améliorée!

Hamrlik a expliqué que la grande différence par rapport à l'an passé était la confiance qu'on lui portait face aux meilleurs trios adverses.

«Par le passé, c'était le mandat de Markov et de Mike Komisarek», a-t-il noté.

Mais c'est un cas de l'oeuf ou la poule. Hamrlik joue-t-il mieux parce qu'il affronte les meilleurs, ou affronte-t-il les meilleurs parce qu'il joue mieux?

Chose certaine, ses coéquipiers apprécient son apport.

«Il a été notre leader en défense jusqu'ici, affirme Josh Gorges. Il gagne toutes ses batailles à un contre un. Il ne va pas battre l'adversaire de vitesse, mais il ne se fera jamais déjouer à un contre un.

«Dans les dernières années, c'est un joueur dont je me suis inspiré en raison de sa compétitivité, a ajouté Gorges. Il bloque des lancers, il frappe et il encaisse aussi les coups.»

L'entraîneur Jacques Martin a maintes fois salué le rendement de Hamrlik et Spacek à forces égales. Mais le cahier de charge est maintenant plus épais.

«Depuis la perte de Hal Gill, j'ai dû utiliser l'un ou l'autre avec Marc-André Bergeron ou Mathieu Carle à certains moments, a rappelé Martin.

«Roman a une compréhension du jeu, il agit en professionnel et, même s'il a dû combattre un virus au camp d'entraînement, il a démontré qu'il était en excellente forme physique.»

D'ailleurs, on a demandé à Hamrlik s'il n'avait pas perdu quelques livres par rapport à l'an dernier...

«Quand tu joues 30 minutes par match, tu ne peux pas faire autrement», a-t-il répondu avec un large sourire.