Alex Tanguay a connu un été excessivement difficile avec une opération à l'épaule droite et une expérience sur le marché des autonomes qui a été loin d'être concluante.

En signant au mois d'août un contrat d'un an à raison de 2,5 millions - pratiquement la moitié de ce qu'il espérait au départ - Tanguay a pris le pari qu'une saison en Floride, aux côtés de Vincent Lecavalier et Martin St-Louis, l'aiderait à prouver qu'il est encore un joueur de premier plan.

Or, l'ailier originaire de Sainte-Justine a connu un début de saison difficile et il espère que les deux ou trois derniers matchs lui permettront de se relancer.

«Jusqu'à il y a dix jours, c'était difficile mentalement», a confié Tanguay, qui n'avait récolté qu'une mention d'aide à ses sept premiers matchs.

«Ce serait facile de blâmer mon opération à l'épaule puisque je n'ai pas pu patiner vraiment durant l'été. Et puisque j'ai signé mon contrat au mois d'août, mon déménagement à Tampa s'est fait tardivement.

«Il y a toujours une période d'adaptation quand tu te joins à une nouvelle équipe, a-t-il ajouté. Le coach apprend à te connaître, tu dois intégrer un nouveau système et te familiariser avec de nouveaux coéquipiers.

«Mais là je suis content de mon temps d'utilisation et ça va mieux.»

Tanguay a en effet récolté six points à ses sept derniers matchs et semble tranquillement revenir dans les bonnes grâces de l'entraîneur Rick Tocchet, qui l'a utilisé moins de 15 minutes dans cinq matchs consécutifs.

Tanguay n'a jamais aussi peu joué dans sa carrière.

«Tocchet est un coach exigeant, mais le hockey est un jeu de résultats, rappelle son coéquipier Martin St-Louis.

«Je ne suis pas inquiet au sujet de Tags, c'est une question de temps. Il essaie de faire sa place et il est très accepté au sein de l'équipe.»

L'objectif: une entente à long terme

Certains diront qu'il est encore tôt car le Lightning dispute seulement son 15e match de la saison, samedi.

Mais on pourrait dire aussi que c'est déjà le 15e match et que la saison avance à un train d'enfer.

Et dans cette perspective, l'attaquant de 29 ans a encore fort à faire pour convaincre son patron qu'il convient à l'identité de l'équipe.

Vendredi, Rick Tocchet n'a pas fait de détours en disant que Tanguay avait connu un mauvais début de saison. Si les choses ont semblé se replacer dernièrement, a ajouté l'entraîneur-chef, c'est que Tanguay a mis moins de dentelle dans son jeu.

«Je l'ai déjà coaché au Colorado et c'est lorsqu'il adopte un style plus nord-sud et qu'il s'implique davantage dans les coins de patinoire qu'il est à son meilleur», a soutenu Tocchet.

Si l'expérience à Tampa Bay s'avère positive, le clan Tanguay aimerait bien amorcer des négociations avec le Lightning en deuxième moitié de saison afin d'en venir à une entente à long terme.

Ça se comprend très bien, surtout lorsqu'on voit de la façon dont s'est terminé son association avec le Canadien.

«Je n'ai jamais chialé l'an dernier, a insisté Tanguay. J'ai forcé un peu mon retour au jeu à la fin de la saison et mon épaule n'a pas tenu le coup.

«C'était la première année où j'étais blessé de cette façon et je me serais attendu à au moins recevoir une offre de la part du Canadien.

«Mais il n'y a rien eu pantoute. Ça a été leur décision et je ne suis pas amer envers eux. Je suis content de la place que j'ai choisie pour jouer cette année et je pense que le Lightning est capable de surprendre.

«En tout cas, ça va être excitant de jouer à Montréal samedi, surtout qu'on risque de se battre avec le Canadien d'ici la fin de la saison pour une place en séries.»