Vincent Lecavalier ne cesse de se faire rappeler que la bataille pour obtenir un poste au sein d'Équipe Canada en vue des Jeux olympiques n'est pas encore gagnée.

Pendant que le capitaine du Lightning de Tampa Bay peinait à marquer au cours du premier mois de la saison de la LNH, son téléphone n'a jamais cessé de sonner. Et la voix au bout du fil était souvent celle d'un ami inquiet.

Même si Lecavalier sait qu'il aura toujours droit à ce genre de soutien pendant ses léthargies, il a reçu encore plus d'appels que d'habitude puisqu'il s'agit d'une année olympique.

«C'est dur quand on se le fait rappeler constamment, a reconnu Lecavalier cette semaine à Toronto. C'est peut-être même pire quand ce sont tes 'chums' qui le font. Ils veulent t'aider, mais ça ne fait que te rappeler que tu connais des difficultés et que tu as de la misère à marquer.

«Je comprends que mes amis veulent être gentils et m'aider, mais évidemment, quand on te le rappelle trop souvent, tu veux juste tout oublier et te concentrer sur le prochain match.»

S'il est probable que Lecavalier serait exclu de l'équipe canadienne olympique si Steve Yzerman devait faire ses choix aujourd'hui, le grand attaquant reste optimiste quant à ses chances.

Il reste huit semaines avant que la composition de l'équipe ne soit annoncée, le 31 décembre, et Lecavalier commence à retrouver ses repères.

En présence de Yzerman et des autres dirigeants d'Équipe Canada, il a marqué son deuxième but de la saison, mardi soir, dans une victoire de 2-1 contre les Maple Leafs. Il cherchera maintenant à aligner quelques bonnes prestations d'affilée alors que le Lightning rendra visite aux Sénateurs à Ottawa, jeudi, puis au Canadien à Montréal, samedi.

Il reconnaît d'emblée que les Jeux de Vancouver se retrouvent souvent dans ses pensées.

«Je me préoccupe avant tout du Lightning, mais j'en aussi en arrière de la tête le fait que je veux faire partie de cette équipe olympique, a dit Lecavalier. Même si eu des difficultés durant le premier mois, je pense vraiment que si je connais un bon mois de novembre... Je ne sais pas à quel moment exactement ils vont choisir l'équipe, mais si je connais un bon mois et demi, j'espère être choisi.»

Le Québécois de 29 ans a fait partie de l'équipe olympique qui a terminé septième en 2006 à Turin. Mais il a aussi été proclamé joueur par excellence du tournoi en 2004, quand il a aidé le Canada à remporter la Coupe du monde de hockey.

Il a par ailleurs remporté la Coupe Stanley et récolté plus d'un point par match en moyenne depuis le lock-out de la LNH - des exploits qui amenaient tous les observateurs à conclure, il y a un an, qu'il serait un choix automatique en vue des JO de 2010. Lecavalier a toutefois été ralenti par les blessures à la fin de la dernière campagne, pour ensuite subir une opération au poignet en avril.

Même s'il se sentait bien durant le camp d'orientation de l'équipe olympique, ça ne s'est pas traduit par un bon début de saison. Il a disputé huit matchs sans marquer, même s'il a eu sa part de mentions d'aide.

«Les points étaient là, mais évidemment pas au point où je l'aurais aimé, a affirmé Lecavalier. Parfois, quand tu ne marques pas pendant quelques matchs, ça te trotte dans la tête. C'est tout à fait l'opposé d'une bonne séquence, quand tu as l'impression de faire tout ce que tu veux avec la rondelle.

«En espérant que je vais retrouver cette habitude-là et sortir de ma léthargie, et qu'on n'en parlera plus dans 30 ou 40 matchs.»

St-Louis et Stamkos

Deux des coéquipiers de Lecavalier aspirent également à un poste au sein d'Équipe Canada: Martin St-Louis et le hockeyeur de 19 ans Steven Stamkos.

Stamkos n'a pas été invité au camp d'orientation - décision que Yzerman a qualifié d'une de ses plus difficiles - mais il connaît un excellent départ avec 11 buts et 16 aides en 13 rencontres. Il sait que la direction d'Équipe Canada était au Centre Air Canada à Toronto, mardi, mais il n'a rien tenté de spécial dans l'espoir de retenir leur attention.

«S'il y a des joueurs qui pensent comme ça, ils ne pensent pas de la bonne façon, a dit Stamkos. Il faut avoir la même approche à chaque match. Il faut rester concentré peu importe qui est dans les gradins. Il faut jouer son match, peu importe le contexte.»