Marquer quatre buts et tirer 38 fois au filet adverse devraient normalement vous donner une bonne chance de gagner.

Or, tout le monde dans le vestiaire s'entendait là-dessus après le match, le Tricolore a connu trop de ratés en zone défensive pour l'emporter.

«Les chances de marquer se sont terminées 18-17 en notre faveur, mais ce qui a fait la différence, ce sont nos nombreux relâchements en zone défensive», a soutenu l'entraîneur Jacques Martin.

«À certains moments, on s'est replié, mais on n'a pas fait l'ouvrage. On ne bougeait pas.»

Martin a semblé particulièrement mal digérer le jeu de Travis Moen sur le but en avantage numérique de Pavel Kubina.

Moen était tout près du défenseur des Thrashers, mais il l'a laissé manoeuvrer à sa guise.

«Sur le but en avantage numérique, notre gars est là, mais il ne fait pas le job, a dit Martin.

«Et sur le dernier but, on a un joueur qui se replie mais il n'est pas alerte...»

En effet, ce sont les deux derniers buts des Thrashers qui ont été les plus difficiles à accepter pour les joueurs du Canadien, d'autant plus que l'équipe avait bataillé ferme pour effacer l'avance des visiteurs.

«Vous regardez le dernier but des Thrashers, on a trois joueurs qui se ruent vers le porteur de la rondelle, a noté Jaroslav Spacek. Ça laisse un attaquant adversaire fin seul dans l'enclave...»

Le Canadien a-t-il laissé tomber Carey Price ?

«On s'est tous laissé tomber les uns les autres, pas seulement le gardien», a répondu Spacek.

Temps difficile pour Price

Cela fait un mois que Price n'a pas gagné et le jeune gardien l'avale de travers.

«Je n'aime pas perdre. Je n'aime pas ça. C'est une dure période pour moi, d'autant plus que je crois avoir fait le travail nécessaire.

«Mais je me retrouve toujours du côté perdant lors des matchs qui se soldent par une différence d'un but...»

Jacques Martin a indiqué qu'il retenait surtout de cette défaite l'inefficacité avec laquelle ses joueurs avaient protégé leur gardien.

«Carey nous a gardés dans le match en première période, a rappelé Martin. Il n'était pas à blâmer sur les buts des Thrashers.»

«Ça aurait pu mieux aller»

Le défenseur Mathieu Carle aurait sûrement espéré une meilleure façon d'entreprendre sa carrière dans la LNH.

L'athlète de 22 ans a souvent paru nerveux durant la rencontre et sa punition en fin de troisième - même si elle était nécessaire sur le coup - a ouvert la porte aux Thrashers dès que Brian Gionta a égalé la marque 3-3.

«Ma nervosité est disparue durant le match, mais elle est revenue en troisième, a confié Carle. Je me suis mis à trop penser.»

Le défenseur recrue, à l'instar de Jaroslav Spacek et Roman Hamrlik, s'est rendu coupable de cinq revirements. Mais ce n'est pas à Carle que l'entraîneur avait demandé, plus tôt en journée, d'en donner un peu plus le soir même...

Certes, Hamrlik a bloqué cinq lancers, mais lorsqu'on tient compte du fait de Marc-André Bergeron a été limité à 10:37 d'utilisation - Jacques Martin lui a préféré Carle à forces égales - on constate que la brigade défensive était plutôt démunie, hier.

«On a donné cinq buts, c'est trop, a convenu Carle. On aurait pu mieux jouer.»

Voilà un bel euphémisme.