Les Penguins de Pittsburgh ont eu besoin d'un apprentissage de 24 saisons, et surtout de la complicité d'un certain Mario Lemieux, pour remporter la Coupe Stanley pour la première fois en 1990-1991. L'année suivante, Lemieux et les Penguins ont récidivé.

Sidney Crosby, Evgeny Malkin, Marc-André Fleury, Jordan Staal, Kristopher Letang, Sergei Gonchar et autres Maxime Talbot ont soulevé de nouveau le précieux trophée le printemps dernier.

Et loin de piquer du nez après un été passé à célébrer la troisième conquête de leur histoire, les Penguins semblent motivés à répéter le doublé réalisé en 1991 et 1992. Avec neuf victoires à leurs 10 premiers matchs - ils ont encaissé un revers de 4-1 à leur 11e partie, samedi, au New Jersey - les Penguins ont connu le deuxième début de saison de leur histoire après les neuf gains et un revers en prolongation du début de saison 1994-1995.

Les 18 points récoltés après 10 matchs ont égalé le plus haut total amassé par des champions en titre de la Coupe Stanley. Seuls les Oilers d'Edmonton de 1984-1985 (8-0-2) et les Penguins de 1992-1993 (8-0-2) ont fait aussi bien que les jeunes Penguins de cette année.

Insatiabilité et innocence

L'insatiabilité et l'innocence des jeunes Penguins expliquent-elles le fait que cette équipe semble refuser de prendre les choses à la légère après les honneurs du printemps dernier? «Notre jeunesse est un facteur, certainement. Mais il y a aussi la complicité des vétérans comme Bill Guerin, et le travail de notre équipe d'entraîneurs. Mais je crois que le point le plus important est que nous avons déjà vécu un creux comme celui qu'on nous promettait cette année. Nous nous sommes rendus en finale il y a deux ans. Nous sommes passés à deux victoires de la Coupe Stanley. Le relâchement anticipé cette année, nous l'avons vécu l'an dernier. Il a failli gâcher complètement notre saison. Nous avons su nous en sortir et je crois que nous avons tous ça bien frais en mémoire. On sait ce que ça prend pour gagner la Coupe et on prend les moyens pour y arriver», a expliqué Sidney Crosby.

Bill Guerin, qui atteindra le plateau des 1200 matchs dans la LNH la semaine prochaine, s'assure d'ailleurs de garder les souvenirs du début de la dernière saison bien ancrés dans la tête de ses jeunes coéquipiers.

«On a été chanceux de passer d'une équipe qui jouait aussi mal à une équipe qui jouait aussi bien. On vient de profiter d'un congé qui nous a permis de faire le point. On joue bien depuis le début de l'année, mais on pourrait faire mieux. C'est pour cette raison qu'on a travaillé notre attaque à cinq aujourd'hui. Il faut apprendre à couper les jambes de nos adversaires plus rapidement. La saison dernière, on a racheté notre saison avec 24 bons matchs en fin d'année. Les gars se doivent d'imaginer ce qu'on pourrait réaliser en disputant 82 bonnes parties», a analysé Guerin, qui évoluera ce soir en compagnie de Crosby et Chris Kunitz.

Statistiques éloquentes

À ce titre, les statistiques obtenues par Dan Bylsma depuis qu'il a succédé à Michel Therrien et André Savard sont éloquentes. Sous sa direction, les Penguins présentent un dossier de 27 victoires, quatre revers et quatre défaites en prolongation ou en fusillade en 35 matchs de saison régulière. Ils ont récolté 29 points en 17 matchs à la maison et 29 en 18 parties à l'étranger.

Et les neuf victoires de cette saison ont été remportées malgré le fait que Crosby et Malkin ne flirtent pas avec les premières places des marqueurs les plus prolifiques. Avec ses six buts et 11 points, le capitaine des Penguins partageait le 25e rang des marqueurs avec sept autres joueurs avant les matchs d'hier. Malkin (quatre buts, 13 points) était 12e, hier, sur un pied d'égalité avec Martin St-Louis et Brad Richards.

«Je ne m'inquiète pas de cette situation. C'est même une indication que cette équipe a pris de l'expérience et que nous sommes plus dangereux collectivement», a plaidé Crosby.