«C'est un samedi soir que je n'oublierai pas», a admis Mike Cammalleri qui a donné une victoire de 5-4 aux siens en prolongation à l'aide de son premier tour du chapeau dans l'uniforme du Canadien.

«À quatre contre quatre, il faut jouer la possession de la rondelle. J'ai donc attendu le plus longtemps possible avant d'avoir un angle de tir», a-t-il raconté.

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Le gardien des Rangers, Henrik Lundqvist, n'a jamais rien vu sur ce tir dans le haut de la lucarne : «Il m'a battu avec un excellent lancer. Quand on donne du temps et de l'espace à un marqueur, c'est toujours dangereux.»

La conclusion a été heureuse pour le Canadien, qui remonte donc à .500 avec cette troisième victoire de suite, portant sa fiche à 4-4, lui qui a ainsi fait oublier sa séquence de cinq revers.

«Je suis heureux de cette performance pour plusieurs raisons, a noté Jacques Martin. Tout d'abord, cela a été un excellent spectacle. De plus, on a démontré du caractère en restant fidèle au plan de match malgré un recul de 1-3 après une période».

«Dans l'ensemble, je ne suis pas satisfait d'une fiche de .500 parce qu'il faut avoir un meilleur rendement pour faire les séries. Par contre, je suis encouragé en voyant une amélioration dans notre jeu de match en match. Ce soir, on a affronté un adversaire coriace et on a été en mesure de gagner», a conclu Martin.

Une question de pression

Le match a pourtant bien démarré pour le Canadien, qui a pris une avance de 1-0 lorsque Marc-André Bergeron a réussi une passe imaginative dans son territoire pour lancer Scott Gomez en attaque. Ce dernier a traversé sans problème la zone centrale et il a refilé la rondelle à Brian Gionta en territoire offensif. Hors d'équilibre, Gionta a pu remettre la rondelle à Mike Cammalleri, qui s'est retrouvé avec un filet ouvert.

«On a connu un bon départ pour ensuite commettre quelques erreurs. Ils ont d'ailleurs obtenu six de leurs 10 chances de marquer lors de ce premier engagement», a précisé Martin.

Si Bergeron a pu faire payer le prix aux Rangers pour cette pression, la tactique a ensuite valu trois buts aux visiteurs. Cloué dans son territoire par le trio d'Artem Anisomov, Aaron Voros et Brian Doyle, Bergeron a commis un revirement qui a mené au but d'Anisimov.

Puis, face à la pression des Rangers, Josh Gorges et Hal Gill se sont retrouvés derrière le filet avec Sean Avery, pendant qu'Ales Kotalik était laissé seul devant le filet.

Finalement, Jaroslav Spacek a commis un revirement en zone centrale qui a déclenché une autre attaque des Rangers. Encore une fois, face à la pression, les joueurs du Canadien ont perdu leur orientation en zone défensive. Cammalleri, dans l'espoir d'aider son arrière Roman Hamrlik et son joueur de centre Gomez en coin de patinoire, a laissé le pointeur libre. Cela a valu un but pour Matt Gilroy.

Les unités spéciales

Le Canadien s'est ajusté à la pression intense exercée par les Rangers en première période et les joueurs ont ramené les choses à la case départ en période médiane avec trois buts.

«Entre les périodes, on s'est dit qu'il fallait rester positif et gagner la deuxième période. Lors de cet engagement, le but de Bergeron avec l'avantage de deux hommes a été le point tournant. Si on ne réussit pas à profiter de la situation, cela aurait été difficile par la suite», a admis Cammalleri.

La remontée a été amorcée par le duo Maxim Lapierre et Matt D'Agostini. Ils ont volé une rondelle à Brandon Dubinsky, qui a ensuite été cloué au banc. Spacek venait à peine, quatre secondes, de quitter le banc des condamnés lorsque le joueur des Rangers a commis sa bévue menant au but de D'Agostini.

Le talent de Marian Gaborik a toutefois permis aux Rangers de reprendre une avance de deux buts. Gaborik a fait un tout de passe-passe à Hamrlik à la ligne bleue du Canadien pour ensuite déjouer facilement Halak.

Mais l'indiscipline des Rangers, notamment Vaclav Prospal et Chris Higgins, a valu un avantage de deux hommes au Canadien. Bergeron n'allait pas rater pareille occasion pour inscrire son deuxième but, lui qui y est allé d'un tir sur réception à la suite d'une passe parfaite de Cammalleri.

À ce moment-là, on sentait que le Canadien avait repris le dessus. Et, face à la pression des Rangers, qui leur avait causé des problèmes en première période, Gionta a pu libérer son territoire à la faveur de Tomas Plekanec. Avec Hamrlik dans le coup, le Canadien avait une descente en surnombre. Plekanec a alors repéré le troisième homme, Cammalleri qui n'a pas raté la cible pour inscrire son deuxième but de la rencontre.

En prolongation

Malgré quelques chances de marquer de part et d'autre en troisième période, les deux équipes ont été incapables de trancher le débat. Mais, en prolongation, Cammalleri a déculotté l'arrière Gilroy avant de battre Henrik Lundqvist à l'aide d'un tir des poignets.

«On savait bien que Mike (Cammalleri allait débloquer. Lors des cinq premiers matches de l'équipe, il avait obtenu 14 chances de marquer sans trouver le fond du filet. Pour un tel joueur, cela devient alors une question de temps. On aurait seulement été inquiet si les chances n'avaient pas été là», de conclure Martin.

LE JEU DU MATCH : Tomas Plekanec

Lors d'une descente à trois contre deux en période médiane, il a su repérer Mike Cammalleri qui a alors inscrit le but égalisateur à 4-4.

LE HÉROS DU MATCH : Mike Cammalleri

Il est devenu le premier joueur du Canadien depuis Robert Lang (7 janvier 2009) a réussi un tour du chapeau.

LE CHIFFRE DU MATCH : 6

Pour un sixième match de suite le Canadien a limité ses adversaires à 27 tirs ou moins. De fait, les 27 lancers des Rangers étaient un sommet dans cette séquence.