Le nouveau propriétaire Geoffrey Molson est venu voir quelques minutes de l'entraînement du Canadien, lundi.

Une façon de garder un oeil sur son investissement?

S'il est aussi partisan que les gens qui appellent les émissions de lignes ouvertes ou participent à des forums de discussions, M. Molson doit piaffer d'impatience.

Malgré les appels au calme des derniers jours, les cinq défaites consécutives commencent à peser lourd. Sur Bob Gainey, sur Jacques Martin et sur les joueurs.

Ces derniers ont quand même maintenu une atmosphère guillerette à l'entraînement, lundi.

À quel moment les joueurs sauront-ils que l'heure est venue de peser sur le bouton de panique?

«On ne va pas paniquer, tout simplement parce que ce n'est pas le genre d'attitude qui peut t'aider à gagner le prochain match, a observé Mike Cammalleri. Mais il y a assurément un sentiment d'urgence qui se développe pour gagner et enfin nous amener là où l'on veut être.

«Ce qui rend les choses plus difficiles, a ajouté l'attaquant de 27 ans, c'est que c'est la première fois que notre groupe par à travers une telle période.

«On ne sait pas encore comment pousser chacun de nos coéquipiers. On ne se connaît pas assez pour savoir sur quel bouton appuyer pour se relancer.»

Jacques Martin, lui, reconnaît que la ligne est toujours mince entre maintenir une atmosphère détendue dans les moments difficiles et s'assurer que ce fameux sentiment d'urgence puisse inciter l'équipe à se sortir du trou.

«D'une part, c'est important de reconnaître ce que l'on fait de bien et de donner des exemples d'une bonne exécution, a indiqué l'entraîneur.

«Mais en même temps, c'est une question d'analyse. Il faut bien préciser aux joueurs ce qu'il faut améliorer pour qu'ils puissent maintenir cet élément d'urgence.»

Générer de l'attaque

N'allez pas croire que ce début de saison difficile est pris à la légère.

Certains joueurs n'ont pas leur sourire habituel, embêtés qu'ils sont par leurs propres difficultés comme par celles de l'équipe.

«C'est une ligue où les résultats comptent plus que les performances, a rappelé Guillaume Latendresse. Tu peux perdre en ayant tiré 50 fois sur le gardien adverse ou bien t'enfuir avec la victoire en ne l'ayant pas vraiment mérité.

«Au bout du compte, on en revient toujours à l'importance des deux points. Or, à l'heure actuelle, on n'a amassé que quatre sur 14. On ne peut pas être satisfait.»

Maxim Lapierre est dans un état d'esprit semblable.

«On doit revenir là où l'on était l'an dernier», a-t-il dit en faisant référence plus précisément à son trio.

«Il faut être capable de faire plus offensivement. On devrait pouvoir créer plus d'occasions de marquer.»

Avec seulement 15 buts en sept matchs, le Canadien ne génère pas suffisamment d'attaque pour donner une chance à ses gardiens - souvent les premiers blâmés - ou alors à sa brigade défensive, dont certains nouveaux éléments sont à deux doigts de devenir des bouc-émissaires.

C'est pourquoi Lapierre, malgré ses nombreuses responsabilités défensives, évoque la dimension offensive de son jeu. Le Canadien manque cruellement de production secondaire.

L'arrivée de Marc-André Bergeron risque de donner un coup de main à l'attaque à cinq. Mais à forces égales, ce sont les attaquants qui doivent cesser d'être des passagers dans l'autobus.

Metropolit se rapproche

Il sera intéressant de voir si le retour prochain de Glen Metropolit ne permettra pas à Jacques Martin d'envoyer un message à l'un de ses attaquants en difficulté en l'envoyant, pour une période ou un match, au sein d'un des trois premiers trios.

Mais ce n'est pas mardi soir, face aux Thrashers d'Atlanta, que cette option va se présenter.

Même si Metropolit était de l'entraînement lundi, il n'effectuera pas de retour au jeu face à cette surprenante formation.

«C'est beaucoup plus long que ce à quoi tout le monde s'attendait», a admis Metropolit à propos de sa blessure aux côtes.

«Mais au moins, la situation s'améliore chaque jour.»

En tout cas, que ce soit par le retour prochain de Metropolit, par le biais de l'arrivée de Marc-André Bergeron, d'une série de renvois à Hamilton ou d'une transaction, le Canadien doit trouver une façon de se mettre en marche.

Ça commence à être urgent!

 

Photo: Martin Chamberland, La Presse

Maxim Lapierre s'est amusé avec Carey Price durant l'entraînement du Canadien, lundi.