Alex Kovalev s'est laissé désirer. Pendant une bonne partie de la soirée, il est passé inaperçu. Puis, lors des deux moments où ses coéquipiers ont eu le plus besoin de lui, il s'est manifesté.

Il a servi une passe parfaite Daniel Alfredsson, en deuxième période. Le capitaine en a profité pour inscrire le but de la victoire.

Puis, en troisième période, l'Artiste lui-même s'est chargé de marquer le but qui a passé le K.-O. à son ancienne formation.

Score final au Centre Bell, samedi soir: Sénateurs d'Ottawa 3, Canadien de Montréal 1.

L'Artiste, qui patinait sur la glace de la métropole pour la première fois depuis le jour où il a fait défection, a vécu toutes sortes d'émotions.

Il a été applaudi poliment lors de la présentation des formations débutantes.

Il a été hué, par la suite, chaque fois qu'il a touché la rondelle.

Au troisième engagement, lorsqu'il a inscrit le but de la victoire, il a enfin eu droit à une petite ovation. La moitié des spectateurs se sont levés pour l'applaudir.

«Je vais me souvenir longtemps de ces applaudissements. Ils provenaient de partisans qui voulaient me remercier. Je tiens à les remercier à mon tour car je suis touché», a-t-il déclaré en fin de soirée.

On lui a ensuite demandé si marquer un but aussi important contre son ancienne équipe lui faisait un petit velours.

«Marquer un but, c'est toujours agréable. Le fait d'affronter mon ancienne équipe ne change rien. Qui n'aime pas marquer des buts? Tout le monde aime marquer des buts», a-t-il répondu.

Les deux points de Kovalev ont permis aux Sénateurs de signer une cinquième victoire à leurs six derniers matches.

Le Canadien, qui a encaissé de son côté un cinquième revers consécutif, a quitté l'enceinte du Centre Bell sous les huées de leurs partisans.

Ça commence à sentir la soupe chaude.

Au fond, le match s'est peut-être joué durant la première période, quand le Canadien a bombardé le filet de Pascal Leclaire sans pour autant le remplir.

Une période à sens unique.

Après 20 minutes de jeu, au tableau indicateur, seulement 13 lancers étaient inscrits du côté du club local.

C'était sans compter les 16 tirs qui avaient été bloqués par des joueurs en défensive -- et les neuf autres qui avaient raté la cible.

Durant une supériorité numérique à cinq contre trois qui s'est étirée pendant une minute et 55 secondes, Mike Fisher, Anton Volchenkov et Matt Carkner ont bloqué ensemble cinq rondelles. Leclaire a réussi trois arrêts et deux lancers ont abouti dans la baie vitrée.

Volchenkov a réussi à bloquer six lancers, au total, durant la soirée. Il n'a cependant pas été le meneur de son équipe à ce chapitre. Carkner en a bloqué huit!

Au moment de dresser le bilan de sa partie, l'entraîneur-chef des Sénateurs, Cory Clouston, a également salué le travail effectué par la recrue Erik Karlsson.

«En première période, comme tout le monde, il en arrachait. Les deux autres périodes ont cependant été ses meilleures depuis le début de la saison», déclare-t-il.

Leclaire a fait vivre quelques moments inquiétants à ses coéquipiers.

Dans la première minute de jeu, alors que le premier trio montréalais menaçait, il a réussi, in extremis, un arrêt avec son derrière.

Quelques minutes plus tard, lorsque Josh Gorges a décoché un solide lancer frappé de la pointe, il s'est élancé... dans la mauvaise direction.

Il a été chanceux. La rondelle a raté la cible.

Malgré tout cela, les Sénateurs ont été capables de s'accrocher à l'avance d'un but qui leur avait été donnée par Chris Neil pendant 19 minutes et 33 secondes.

Puis, Mike Cammalleri a réussi à marquer son premier but avec le Canadien alors qu'il restait 27 secondes à jouer avant le premier entracte.

Leclaire s'est bien ressaisi par la suite. Il a finalement bloqué 27 tirs pour signer sa deuxième victoire en carrière au Centre Bell.

Il n'a encore jamais été défait dans la ville où il habite durant l'été.

«C'est cool. Le building est le fun ici. Les fans sont dedans en tabarouette. Je suis un petit gars de Repentigny. J'ai grandi en regardant le Canadien et Patrick Roy. C'était un de mes rêves d'enfance de venir jouer ici. Chaque fois que j'ai la chance, c'est spécial pour moi et pour ma famille», explique-t-il.