Dans les jours précédant la séance de repêchage, en juin dernier, certains avaient commencé à avancer que le centre Matt Duchene coifferait John Tavares et Victor Hedman et serait choisi au tout premier rang.

En fin de compte, Duchene a été réclamé troisième par l'Avalanche du Colorado.

Il s'est présenté sur le parquet du Centre Bell, a serré la main de ses nouveaux patrons, puis a enfilé le chandail de l'équipe qu'il a toujours préféré.

Il ne s'attendait peut-être pas, trois mois plus tard, à être de retour à Montréal... et d'avoir cette fois son équipement sous l'uniforme!

Mais si Duchene est devenu le visage de l'avenir pour l'Avalanche lors de sa sélection, l'avenir a déjà cédé le pas au présent.

Avant d'affronter le Canadien, Duchene avait récolté trois mentions d'aide en six matchs, joué près de 17 minutes en moyenne par rencontre, en plus de démontrer une hargne et un talent incontestables.

«Je me sens de plus en plus confortable à mesure que les matchs passent, confie ce jeune homme très articulé. J'en ai arraché autour du filet dans les premiers matchs, mais il suffit que je marque mon premier but pour que les choses décollent.

«Dans le passé, on a vu plusieurs joueurs commencer leur saison lentement et quand même la terminer avec 30 ou 40 buts. Ça ne m'arrivera peut-être pas dès cette saison, mais bon... « Ces propos démontrent une grande confiance en ses moyens, mais qui ne vient pas avec l'arrogance de ces jeunes qui croient que tout leur est dû.

«Tout le traitement et le luxe qui nous entoure à l'extérieur de la patinoire est un peu déroutant, admet candidement Duchene. Mais pour ce qui est du niveau de jeu, je sais que je peux contribuer.»

«Matt ne prend rien pour acquis»

Duchene forme avec Ryan O'Reilly - le choix de deuxième ronde de l'équipe en juin - le premier duo de joueurs de 18 ans dans l'histoire de l'Avalanche.

Les deux attaquants sont amis depuis un bon bout de temps et ont joué sur le même trio sur l'équipe canadienne des moins de 17 ans.

«Ce sont deux bons jeunes qui démontrent beaucoup de maturité pour leur âge, raconte l'entraîneur-adjoint Sylvain Lefebvre.

«Matt a de belles habiletés, de la vitesse et un bon maniement de rondelle.

Il n'y a pas de relâchement dans son jeu. Il ne prend rien pour acquis.»

La présence de O'Reilly est salutaire pour la prochaine vedette de l'Avalanche.

«C'est le fun d'avoir un gars de ton âge au sein de l'équipe, admet Duchene. Je me souviens qu'à ma première saison dans le junior, j'étais le plus jeune de ma formation et je n'avais pas ce genre de présence à mes côtés.»

Duchene aura raté Sakic

Mais il y a une autre présence dont aurait aimé bénéficier Duchene, et c'est celle de Joe Sakic.

Or, la légende des Nordiques et de l'Avalanche a opté pour la retraite quelques semaines seulement après que Duchene eut fait son entrée dans l'organisation.

«Il a eu une carrière incroyable et sa retraite était méritée. On ne va pas le blâmer pour ça. J'aurais bien aimé avoir la chance de jouer avec lui, mais même s'il s'est retiré, il a été très bon pour moi et m'a donné de nombreux conseils.»

Puisqu'il est encore d'âge junior, Duchene pourrait bien être renvoyé au junior avant d'atteindre le cap des 10 matchs. L'affrontement avec le Canadien sera son septième.

«Nous savons bien que l'échéance s'en vient, mais nous abordons la chose de façon quotidienne, a indiqué l'entraîneur-chef Joe Sacco.

«On prendra une décision en temps opportun.»

De la façon dont l'Avalanche est sortie des blocs de départ, il serait surprenant que la recrue retourne chez les Battallions de Brampton!