Après les Jeux olympiques de 2002 et 2006, le hockey mineur féminin a explosé partout au Canada. Les jeunes filles se sont présentées en grand nombre dans les arénas, des ligues féminines ont été créées et les joueuses d'ici sont recherchées par les universités des deux côtés de la frontière.

La croissance a toutefois cessé depuis deux ans. On compte cinq fois moins de joueuses au Québec qu'en Ontario. Souvent, les filles passent après les garçons quand vient le temps d'attribuer les heures de glaces. Plusieurs préfèrent d'ailleurs jouer avec les garçons, 15 fois plus nombreux (la Fédération québécoise de hockey sur glace (FQHG) leur laisse le choix jusqu'à l'âge de 13 ans).

«Le hockey féminin va bien au Québec, mais on sent qu'un deuxième souffle serait bienvenu pour relancer la progression, reconnaît Yves Archambault, directeur technique de la FQHG. La situation est plus difficile en région éloignée et où on manque de patinoires. Cela dit, nos équipes provinciales font très bien et la relève s'annonce prometteuse au niveau élite.»

Amey Doyle, entraîneur-chef des Martlets de l'Université McGill, croit qu'on devrait s'inspirer davantage de l'Ontario, en commençant d'abord par séparer clairement le hockey féminin du masculin.

«Nous devrions avoir une Fédération du hockey féminin, autonome, qui se concentrerait vraiment sur le développement du sport, estime Doyle. Présentement, dans toutes les catégories d'âge, les 20 meilleures Québécoises sont aussi bonnes que les meilleures Ontariennes. Mais ils peuvent aussi faire des équipes B, C et même D en Ontario, alors qu'on manque de profondeur ici.»

«Nos joueuses ontariennes (à McGill) sont toujours étonnées quand les Québécoises leur racontent qu'elles ne s'entraînaient souvent qu'une fois par semaine, et parfois même en partageant la patinoire avec une autre équipe, avant d'arriver à l'université.»