Louis Leblanc a retrouvé l'anonymat. Le premier choix du Canadien (18e au total), en juin, poursuit ses études depuis cinq semaines à Harvard après avoir vécu sous les réflecteurs tout l'été à Montréal.

«Un Québécois qui se promenait m'a reconnu, l'autre jour. Mais à l'exception peut-être de quelques étudiants qui suivent un peu le sport, c'est tranquille. Rien comparativement à Montréal. Cet été, c'était vraiment spécial. Une couple de semaines après le repêchage, les gens me reconnaissaient encore», a-t-il raconté hier au cours d'un entretien téléphonique.

Et l'école? «Il y a eu une période d'ajustement au début. Il faut apprendre à gérer son temps. On est sur la glace chaque jour. Il y a l'entraînement au gymnase et j'ai quatre cours. Il n'y a pas de temps libre. Sinon ça va. Ce n'est pas nécessairement que les cours soient difficiles à suivre. Mais c'est après: il y a beaucoup de lecture, de travaux à faire. Au moins, pour la langue, il n'y a pas eu d'ajustement, je suis déjà anglophone.»

Cet automne, Louis Leblanc suit un cours donné par l'ancien conseiller économique de George W. Bush, Gregory Mankin. «C'est le cours le plus connu à Harvard, dit-il. Environ 900 élèves le suivent chaque année. C'est un cours intéressant, le premier à prendre si on veut, comme moi, obtenir un diplôme en économie.»

Leblanc disputera un premier match préparatoire, mardi, contre l'Université Brown. «J'ai hâte. Ça fait un mois qu'on s'entraîne. On est bien préparés. On a commencé avec du patinage de puissance. Puis on a assimilé le système de jeu. J'ai aussi gagné de la force parce que les premières semaines, on s'entraînait chaque jour au gymnase. Maintenant, c'est trois fois par semaine parce que la saison commence. J'ai pratiqué mon lancer, mon coup de patin. Ç'a été cinq semaines bénéfiques.»

Saison difficile

L'équipe de Harvard a connu une saison difficile l'an dernier avec seulement neuf victoires en 31 matchs. Les attentes sont un peu plus élevées, cette saison, envers ce club qui évolue dans la division ECAC. Le groupe de recrues de l'équipe se classe cinquième au pays, selon le site Inside College Hockey, et Leblanc a été identifié comme la recrue à surveiller dans la NCAA, succédant ainsi à Jordan Schroeder (2008), Kyle Turris (2007), Kyle Okposo (2006), Phil Kessel (2005) et Travis Zajac (2004).

«L'équipe était surtout défensive, l'an dernier, mais ça va changer cette année, dit-il. Nous avons de bonnes recrues et des vétérans de qualité; nous aurons un club rapide et axé sur l'attaque.»

Un bon début de saison pourrait garantir à Leblanc une participation au Championnat mondial junior avec l'équipe canadienne. Mais le jeune Montréalais ne veut pas oublier non plus ses objectifs à long terme. «Je veux gagner de la force. Certains disent que je suis assez costaud; d'autres non. J'aimerais prendre quelques livres pour faire le saut dans la Ligue nationale ou la Ligue américaine.»

Leblanc aime son expérience, mais il n'en faudrait pas beaucoup pour qu'il se laisse tenter par l'aventure professionnelle. «Mon but est de jouer dans la Ligue nationale. Si le Canadien me dit que demain, je peux jouer à Montréal, j'irai. Mais je ne sais pas combien de temps ça prendra. On verra comment ça ira ici.»

Il suit les résultats de l'équipe. «J'essaie de regarder les faits saillants. Les deux premiers matchs, c'était correct. Le Canadien a perdu les trois derniers matchs et il y a eu des séances de patinage. C'est une nouvelle équipe. Ça va prendre du temps avant de trouver une chimie. Mais avec les nouveaux, Gionta, Gomez et Cammalleri, ça semble bien aller.»

Des joueurs que Louis Leblanc pourra retrouver d'ici à quelques années...