Les élections municipales et la grippe A (H1N1) peuvent bien aller se rhabiller, parce qu'il y a des sujets pas mal plus importants ces jours-ci. Dont celui déjà brûlant d'actualité: alors, est-ce que le Canadien va participer aux séries?

Nous voici seulement à la deuxième semaine du calendrier régulier, mais dans cette ville qui est hockey, c'est là qu'on en est, mesdames et messieurs. On en est à parler des séries. Regardez un peu ce qui se dit à la télé, écoutez un peu ce qu'on raconte à la radio ou sur le Net. Après cinq matchs, le constat est clair: le CH est dans le pétrin. Après cinq matchs, c'est la panique.

L'équipe entreprend ce soir une série de six matchs à la maison, et je me demande bien ce que ça va être si ça se conclut avec une fiche de 2-4, mettons. Les experts parlent déjà d'une série cruciale...

La bonne nouvelle, c'est que les joueurs, eux, ne paniquent pas comme le reste de la population.

«Quand on commence une série de six matchs, à la maison ou à l'étranger, c'est toujours important, a reconnu Mike Cammalleri, hier, à Brossard, après l'entraînement de l'équipe. Mais doit-on se mettre à parler des séries? Je préfère parler du présent. Et le présent, c'est le premier match à la maison (ce soir) contre le Colorado.»

On le sait, Jacques Martin est à implanter son fameux système. Un nouveau système doit être activé par des gars qui se connaissent à peine.

«Mais on ne va pas se servir de ça comme excuse, a tenu à dire Cammalleri. Je pense que tout va finir par rentrer dans l'ordre. On savait que ça allait prendre du temps avec tous ces nouveaux gars dans l'équipe. Il y a une courbe d'apprentissage, mais on va s'arranger pour que ça aille plus vite que prévu.»

À côté de Cammalleri, Brian Gionta affichait lui aussi le sourire du gars qui déborde de confiance. «On revient d'un long voyage, et on est un match sous la barre de ,500... Il est encore tôt. Aucune raison de paniquer. Il faut juste apporter quelques correctifs, et ça va aller.»

Voilà. Tout le monde est rassuré?

Ce qui est bien avec les p'tits nouveaux, c'est qu'ils ont déjà compris ceci: jouer pour le CH, ce n'est pas comme jouer à Los Angeles ou dans un champ du New Jersey. À l'entraînement d'hier, les fans étaient encore très nombreux autour des vitres. Dans le vestiaire, il y avait plus de journalistes que de joueurs!

«Moi, ça ne me dérange pas, a dit Cammalleri en regardant toutes ces caméras. On peut voir ça de deux angles différents; ou bien on se dit que les gens s'énervent vraiment vite avec le hockey par ici, ou bien on se dit que tout ça est fabuleux, parce que c'est la preuve que les gens d'ici ont à coeur leur équipe de hockey.»

Manifestement, Cammalleri aime mieux jouer pour un club dont la ville est hockey. Même si on y panique un peu vite... «J'ai joué à Los Angeles, et je peux vous dire que ça n'a rien à voir... Quand j'étais là-bas, un seul journaliste suivait l'équipe. Et le gars avait abandonné avant la fin de la saison!»