«Je vous l'avais dit ce matin qu'il n'y avait pas de raison de paniquer. J'imagine que ça va maintenant être à votre tour, à Montréal, de partir la panique...»

Croisé dans le vestiaire des Canucks, Roberto Luongo affichait un sourire de conquérant lorsqu'il a lancé cette boutade à La Presse après sa première victoire de la saison, une victoire ô combien convaincante de 7-1 aux dépens du Canadien.Une victoire au cours de laquelle Luongo a réalisé 27 arrêts histoire de dissiper les doutes qui commençaient à flotter au-dessus de lui.

Victoire qui s'est soldée par le retrait de Carey Price après qu'il eut accordé un septième but sur 32 tirs.

Plus sérieusement, le capitaine des Canucks concédait que ce gain était important.

«C'est une victoire qui me soulage, mais qui soulage l'ensemble de l'équipe également», a ajouté Luongo qui n'a pas été particulièrement mis à l'épreuve par le Canadien.

S'il souhaitait que le premier duel Canadien-Canucks de la saison soit suivi par de nombreux amateurs de hockey au Québec, Luongo n'a rien fait pour mousser les cotes d'écoute.

Ses coéquipiers n'ont plus.

Et à ce titre, on pourrait ajouter que le Canadien est loin d'avoir fait sa part également.

Car après une période, Luongo profitait d'une avance de 3-0. Une avance que ses coéquipiers lui ont gentiment offerte en dominant le Canadien 14-4 au chapitre des tirs aux buts.

Malgré un regain de vie du Tricolore en deuxième, regain de vie qui a forcé Luongo à faire sa part avec 15 arrêts, les Canucks avaient gonflé cette avance à 5-1 après 40 minutes.

Le capitaine des Canucks a beau connaître un lent début de saison, il n'a pas bousillé le travail de ses coéquipiers en troisième repoussant les huit tirs du Tricolore.

Et même si leur victoire était acquise depuis un bon moment, Alex Burrows et Mikael Samuelsson ont chassé Carey Price du match et confirmé la victoire de 7-1 des Canucks aux dépens du Canadien.

Envoyé en relève, Jaroslav Halak a effectué trois petits arrêts.

C'était la cinquième défaite du Canadien à ses six derniers affrontements face aux Canucks.

Pis encore, le Tricolore n'a pas gagné à Vancouver depuis le 30 novembre 2000.

Les Canucks étudient et frappent

Les Canucks et le Canadien se sont étudiés en première moitié de première période.

Mais dès qu'ils ont compris que le Tricolore avait les patins pris dans le sable et que le Canadien a ouvert la porte avec des erreurs défensives, ses adversaires en ont vite profité.

Ryan Kesler à la suite d'une belle échappée que lui ont offert ses défenseurs Kevin Bieksa et Alexander Edler a lancé les Canucks en avant 1-0. Kesler a facilement débordé Hal Gill pour foncer jusqu'à Carey Price qu'il a habilement déjoué en glissant la rondelle au but de sa jambière gauche.

Les Canucks ont doublé leur avance en fin d'engagement.

Mason Raymond a fait fi de la présence de Maxim Lapierre qui le marquait pour se rendre jusqu'à Price sur une demi-échappée.

Pendant une pénalité écopée par Gill, le Québécois Steve Bernier a ensuite porté le score 3-0.

Un but d'Andrei Kostitsyn, son premier de la saison marqué en avantage numérique, a éveillé des espoirs en début de deuxième période.

Surtout que le Canadien a profité ensuite d'une deuxième attaque à cinq.

Mais ces espoirs se sont vite évanouis.

Le gardien de St-Léonard a réalisé quelques arrêts solides aux dépens des Gionta, Gomez et Cammalleri. Ces bons arrêts de Luongo ont suivi le but faible concédé à Andrei K sur un tir qui l'a déjoué entre les jambières.

Ensuite, Henrik Sedin en avantage numérique a marqué son premier de la soirée.

Quelques minutes plus tard, le Suédois a profité d'un cafouillage combiné de Travis Moen et Yannick Weber et d'un mauvais changement pour se rendre jusqu'à Price qu'il a déjoué au terme d'une autre échappée pour porter le score à 5-1.

Trios chambardés

Afin de secouer l'inertie de son équipe, Jacques Martin a jonglé avec ses trios au cours de la rencontre. On a vu tour à tour Laraque et D'Agostini évoluer au sein du deuxième trio avec Plekanec et Andrei Kostitsyn.

Les résultats se font toujours attendre.

«Quand tu ne gagnes pas les batailles pour les rondelles libres, tu ne peux pas gagner des matchs de hockey. Mais il faut donner le crédit aux Canucks. Après trois défaites de suite, c'était clair qu'ils sortiraient avec conviction. Nous n'avons pas été en mesure d'égaler ce niveau d'intensité», a commenté Jacques Martin.

Max Pacioretty qui s'est retrouvé au sein du 4e trio a été frappé solidement par le Québécois Steve Bernier en troisième période.

Au lieu de répliquer, le jeune attaquant du Canadien s'est montré bien sage après coup.

Hal Gill a quant à lui jeté les gants Rick Rypien.

Malgré le fait qu'il concédait un huit pouces et 80 livres au géant défenseur du Canadien, Rypien a échangé coups pour coups avec Gill ce qui a fait dire à l'entraîneur-chef Alain Vigneault en souriant : «Je n'étais vraiment pas inquiet par la différence de taille lorsque le combat s'est engagé.»

Pour éviter de faire perdre une heure de sommeil à ses joueurs en se rendant à Edmonton après la rencontre, Martin a décidé de passer la nuit à Vancouver. Il dirigera un entrainement au GM Place ce matin avant d'effectuer l'envolée vers la capitale albertaine où le Tricolore croisera Sheldon Souray et les Oilers samedi.