Le Canadien débarque à Calgary fort de la confiance générée par ses deux victoires remportées à Toronto et Buffalo. Cette confiance affichée dans le vestiaire du Tricolore, quelques heures avant un duel plus relevé face aux Flames, tranche avec l'attitude qui régnait l'an dernier lors du séjour dans l'Ouest.

Un séjour catastrophique.

Le Canadien s'était amené à Calgary, au début du mois de février, après des défaites de 3-2 et de 5-3 contre Buffalo et Toronto. De fait, le Tricolore n'avait remporté que deux victoires à ses neuf dernières parties lorsqu'il s'était retrouvé devant les Flames.

Des Flames qui les avaient écrasés 6-2.

Après ce revers, les joueurs du Canadien avaient tenu une réunion de 45 minutes. Le lendemain, à Edmonton, Guy Carbonneau et Bob Gainey conviaient les joueurs à une sortie d'équipe aux quilles afin de les regrouper et de les soustraire aux médias.

Une décision qui a eu l'effet d'un coup d'épée dans l'eau, le Canadien et Carey Price s'étant effondrés dans un revers de 7-2 aux mains des Oilers.

Une victoire de 4-2 au Colorado avait sauvé les meubles. Un peu. Car le Tricolore avait ensuite encaissé des revers à Vancouver, Washington et Pittsburgh dans la deuxième portion de ce voyage qui a ouvert la voie au congédiement de Guy Carbonneau trois semaines plus tard.

Réunion nécessaire

«Je me souviens très bien de ce match à Calgary. Il avait été très difficile. Nous jouions vraiment mal à ce moment. Il était nécessaire de tenir la réunion que nous avions tenue. Mais dans les faits, elle n'a pas vraiment donné de résultats, car on sait maintenant que le pire était encore à venir», se souvient Roman Hamrlik.

Le défenseur qui est de retour dans la ville où il a connu ses meilleures saisons, refuse toutefois de conclure que c'est ce voyage qui a coulé son équipe l'an dernier.

«Le plus dur coup, c'est lorsque Robert Lang a été blessé - tendon d'Achile sectionné le 3 février - que nous l'avons encaissé. Il était notre meilleur joueur, un leader apprécié dans le vestiaire et c'est ce qui a débalancé notre équipe», a précisé le défenseur tchèque.

Déboussolé l'an dernier... 

Carey Price, qui bien malgré lui s'était retrouvé au milieu d'une grosse controverse, a perdu des plumes dans ce voyage.

Attendu par ses parents et ses amis dans l'Ouest canadien, Price avait cédé son but à Jaroslav Halak à Calgary pour ensuite se faire démolir à Edmonton.

Halak l'avait alors remplacé à Denver et Vancouver.

Cette dernière décision de Guy Carbonneau avait été dénoncée à Vancouver. Price, attendu en héros, devait jouer devant plus de 500 jeunes venus de différentes réserves amérindiennes dans le cadre d'une journée organisée par Gino Odjick.

La confiance à plat, Price avait obtenu de disputer la troisième période dans une cause perdante. Une bien mince consolation.

«Si je m'en souviens? J'aimerais répondre que non, mais c'est difficile d'oublier ça. Rien ne fonctionnait pour moi et l'équipe à ce moment-là. Ce qui devait être un voyage agréable parce que je revoyais plein d'amis dans ces villes a été des plus désagréable. Surtout au chapitre du hockey», expliquait Carey Price à sa sortie de la patinoire lundi.

...bien concentré cette année

À l'image de l'équipe qui patine devant lui, Price affiche une confiance renouvelée à l'aube de la tournée dans son coin de pays.

«Je joue du bon hockey c'est vrai. Je récolte en ce moment le fruit du travail de cet été alors que je me suis efforcé à mettre de côté les souvenirs négatifs de l'an dernier pour me concentrer sur ce que j'ai à faire pour connaître du succès cette année. Jusqu'à maintenant, ça fonctionne. Mais il ne faut pas croire que nous sommes rendus où nous voulons aller. Il n'y a que deux matchs de joués et encore beaucoup de travail à faire.»

Jacques Martin a indiqué lundi que Jaroslav Halak pourrait obtenir du travail dans l'Ouest canadien. À cause des performances de Price lors des deux premiers matchs (95,1 % d'efficacité) il serait surprenant de le voir au bout du banc à Calgary.

Et s'il gagne mardi, il sera intéressant de voir si Jacques Martin prolongera à quatre sa série de parties consécutives ou s'il profitera de la première séquence deux matchs en deux soirs pour lui offrir congé à Vancouver. Une décision qui lui permettrait d'arriver reposé à Edmonton, samedi, afin de venger la débâcle de l'an dernier.