François Allaire a une feuille de route bien garnie. Très bien garnie. Il a fait des Patrick Roy et Jean-Sébastien Giguère des gardiens de premier plan dans la LNH. Des gardiens qui ont remporté la Coupe Stanley.

Embauché par les Maple Leafs de Toronto, qui lui ont consenti un contrat de trois ans, Allaire doit relever un défi de taille: faire de Vesa Toskala un meilleur gardien et aider les Leafs à sortir de la cave du classement au chapitre de la moyenne de buts accordés (3,43 par partie la saison passée) et du taux d'efficacité (88,5%).

«Disons qu'il y a du travail à faire. Il faut couler les fondations avant de bâtir la maison, et la maison n'est pas encore en chantier», a admis Allaire en riant.

Certains croient impossible d'assainir l'éthique de travail de Toskala et d'améliorer ses performances compte tenu de sa petite taille (5'10'') et de son âge (32 ans). François Allaire rappelle cependant qu'on a dit la même chose de Guy Hébert à Anaheim. «On a beaucoup travaillé ensemble et Hébert s'est retrouvé au match des Étoiles», souligne-t-il.

Il y a donc de l'espoir... Mais pour y arriver, Allaire devra faire travailler ses gardiens. «J'ai commencé par m'assurer d'uniformiser les entraînements pour que tous nos gardiens, ceux qui sont à Toronto mais aussi ceux de la Ligue américaine, s'entraînent de la même façon et accordent de l'importance aux aspects que je veux améliorer. C'est le début. Le reste viendra au fil de la saison.»

Si Vesa Toskala a déjà 32 ans et qu'il s'est ajouté à un groupe de gardiens qui n'ont pas connu les succès espérés à Toronto (Andrew Raycroft, Mikael Tellqvist, Jean-Sébastien Aubin), Allaire voit en Jonas Gustavsson un gardien d'avenir. Mesurant 6'3 et âgé de 24 ans, Gustavsson a été embauché à titre de joueur autonome par les Leafs. Il jouait auparavant en Suède avec Farjestad, en première division (moyenne de 1,96 but accordé par partie en 42 matchs).

«C'est un jeune plein de potentiel. On vient d'avoir un problème au camp, où il a été frappé par une forme d'arythmie cardiaque. Ça ralentit son développement et j'aurais aimé qu'il joue plus que trois périodes en matchs préparatoires, mais il est prêt. Et on va travailler ensemble», a assuré Allaire, qui ne craint pas de complications médicales.

«Il était parmi nos meilleurs lors des tests physiques. Il a eu ce problème au coeur. Un problème qui revenait souvent en Suède et qu'il combattait en s'offrant du repos. Nos médecins ont procédé à une petite opération et tout est réglé. Le coeur est correct mais, à cause de l'intervention, il a fallu prendre notre temps au camp. Là, on repart.»

Bien heureux lui aussi d'entreprendre une autre saison, François Allaire tenait à le faire dans l'Est.

«Après 25 ans, je voulais réduire les voyages. Aller en Californie, c'est comme aller à Paris. C'est long. Je voulais réduire les voyages et j'ai demandé aux Ducks de parler à d'autres équipes. J'ai dû attendre leur permission; ils m'ont dit que les Leafs étaient intéressés. Je suis donc prêt à relever un autre défi. Je vais voyager entre Montréal (son domicile) et Toronto. Le plus beau de l'affaire, c'est que le club-école des Leafs, les Marlies, est également à Toronto. Je peux donc assister aux séances d'entraînement des deux équipes le même jour. Ça va faciliter mon travail.»

Et Montréal? «Toronto a appelé en premier et j'ai dit oui à l'offre de trois ans que m'a faite Brian Burke, avec qui j'avais déjà travaillé à Anaheim.»