Les Bruins de Boston ont perdu une production de 36 buts dans les derniers jours. Mais ils ont aussi ôté une roche qu'ils avaient dans le patin.

Le jeune attaquant Phil Kessel, utilisant tout le pouvoir de négociation que lui conférait le statut de joueur autonome avec compensation, a forcé la main du DG Peter Chiarelli.

Ce dernier l'a finalement expédié à Toronto, vendredi, obtenant des Maple Leafs deux choix de première ronde et un autre de deuxième tour.

«C'est une décision qui a été provoquée par le plafond salarial, déplore l'entraîneur Claude Julien. Autrement, ç'aurait été facile de le garder.

«Mais c'était important de ne pas faire traîner cette situation-là trop longtemps.»

«Ça nous enlève une distraction, affirme de son côté Patrice Bergeron. Phil est un excellent joueur, mais je suis confortable avec notre formation.

«Marco Sturm, qui n'a pas joué de l'année, est de retour en santé. On a une bonne profondeur et une bonne chimie.»

Au fil des semaines, Kessel a profité de son pouvoir de négociation - et de l'intérêt de Brian Burke à Toronto - pour faire comprendre aux Bruins qu'il n'était pas chaud à l'idée de réintégrer leurs rangs.

Claude Julien, qui l'avait piqué au vif en séries éliminatoires, il y a deux ans, en le rayant trois fois de la formation, ne pense pas qu'il ait quelque chose à voir avec cela.

«Phil a eu une bonne saison l'an passé et il avait l'air heureux. Mais je ne le traitais pas différemment des autres.

«Tous mes joueurs sont sur un pied d'égalité. Et ma philosophie, quelles que soient les circonstances, c'est de faire sortir le meilleur de chaque individu.»

Bergeron de retour en forme

Terminer premier de l'Association Est, ça ne change pas le monde. Sauf que...

Sauf que les Bruins n'ont désormais plus aucun complexe. Ni face au Canadien, ni face à aucune autre équipe du circuit Bettman.

«On a pris beaucoup de confiance en tant qu'équipe. On a davantage une attitude de gagnants, et c'est ce qui a changé», explique Bergeron.

N'empêche que cette saison, les équipes attendront les Bruins de pied ferme. Pas besoin de leur rappeler le sort du Tricolore, la saison dernière...

Les Bruins pourront heureusement entreprendre la saison avec un Patrice Bergeron de retour au sommet de sa forme.

«Je m'attends cette année à retrouver le joueur qu'on avait déjà en fin de saison régulière, indique Julien. Patrice a été l'un de nos meilleurs attaquants en séries éliminatoires.»

Bergeron a obtenu toute la latitude pour retrouver la forme après la terrible mise en échec de Randy Jones, il y a deux ans.

Sans oublier qu'au courant de la dernière saison, une seconde commotion cérébrale a fait en sorte que tout le monde a retenu son souffle.

«Ça a été une saison pour reprendre mon rythme et mon synchronisme », rappelle l'attaquant d'Ancienne-Lorette, qui a inscrit huit buts et 39 points en 64 matchs.

«C'est sûr que ça prend toujours un peu plus de temps que tu ne le souhaiterais. Mais je me suis beaucoup entraîné cet été et j'ai retrouvé le poids que j'avais avant ma blessure.»