Une multitude de chandails du Canadien dans les estrades, des huées pour Zdeno Chara et Michael Ryder, beaucoup d'enthousiasme... À première vue, on se serait senti au Centre Bell. Mais plusieurs amateurs orphelins des Nordiques n'ont pas manqué de rappeler leur haine viscérale du Canadien.

C'est dans ce contexte un peu schizophrène que les Bruins de Boston et le Canadien se sont affrontés, dimanche soir au Colisée de Québec.

«J'adorerais jouer ici, a lancé Ryan O'Byrne après le match. Ce serait beaucoup plus plaisant que dans certaines villes du sud où tu demandes s'il y a 100 personnes dans les estrades.»

Malheureusement, si le passage de la LNH à Québec était exceptionnel, le match, lui, ne l'a pas été.

Le Tricolore a mis 40 minutes à trouver un semblant d'inspiration, mais s'est finalement incliné 2-1 devant les Bruins.

En déficit 0-2 après deux périodes, un but de Josh Gorges en avantage numérique a permis aux 15 141 spectateurs de mordre un peu dans un spectacle qui les laissait sur leur appétit.

C'est le combat Sergei Kostitsyn-Jeff Lovecchio qui les avait le plus émoustillés jusque-là! Dans la défaite, Jacques Martin s'est consolé avec l'effort plus structuré offert par les siens en troisième.

«On veut que nos défenseurs se portent davantage en attaque et évitent de trop reculer, a expliqué l'entraîneur. C'est ce qu'on a fait en troisième. On arrivait à briser plus de jeux en zone neutre et notre relance était plus efficace.»

À 1:05 de la troisième période, Gorges a quand même mis le Canadien au tableau avec un tir du poignet qui, comme un ovni dans un film de science-fiction des années 50, a volé jusqu'au filet. Dans la circulation lourde, le gardien recrue Tukka Rask n'a rien vu.

Desharnais se distingue

Outre une présence productive sur l'attaque à cinq, le trio Plekanec-Gionta-Latendresse n'a pas été dominant.

Gionta a bien déjoué Rask sur une superbe feinte, mais il y avait hors-jeu depuis belle lurette!

«En deuxième moitié de match, on s'est mis à s'alimenter beaucoup mieux et on arrivait à se trouver, a cependant noté Gionta. Mais ça s'est produit trop tard.»

Guillaume Latendresse a récolté cinq tirs au but, mais a loupé deux belles occasions sur des passes savantes de Gionta.

Jacques Martin est resté ambigu dans son évaluation.

«Guillaume doit continuer de travailler, a dit Martin. Il doit garder à l'esprit le genre de joueur qu'il est. Peu importe le trio sur lequel il évolue, on veut de lui qu'il soit physique et qu'il ait une présence devant le filet.»

En revanche, l'entraîneur n'a pas tari d'éloges à l'égard du centre David Desharnais, qui a été l'attaquant le plus énergique des siens.

Explosif et patient avec la rondelle, il a signé les plus belles montées du Canadien.

«Même avant que l'on ne se mette en marche en troisième, il était l'un de ceux qui s'étaient le plus démarqués, a observé Martin.

«On parle de la hiérarchie chez nos attaquants, mais c'est chaque joueur qui dicte où il aboutira. Je vois en lui un joueur déterminé qui continue de s'améliorer.»

Revirements

Jaroslav Halak, qui a oeuvré durant tout le match, a sauvé les meubles en première. Il a cependant cédé devant Michael Ryder à la cinquième minute quand l'ancien du Canadien, manoeuvrant à son aise en entrée de zone, a pu marquer sur un tir qui a dévié sur le patin de Ryan O'Byrne.

Ce ne fut guère mieux en deuxième alors que le CH a multiplié les revirements en zone défensive. Et c'est l'un d'entre eux qui a mené au deuxième but des Bruins.

Gorges a perdu pied alors qu'il était en possession du disque, Gionta y a ensuite touché sans être capable de la dégager, et les Bruins ont tissé leur toile en moins de deux.

Le jeune Maxime Sauvé - qui a joué un fort match chez les Bruins - a remis à Mark Recchi, et de Recchi à Chuck Kobasew. 2-0.

Le Tricolore termine lundi soir une séquence de cinq matchs en cinq soirs en accueillant les Penguins de Pittsburgh au Centre Bell.

La direction de l'équipe procédera ensuite à une vague de coupures.