Après Scott Gomez et Mike Cammalleri la veille, l'entraîneur Jacques Martin a continué de développer des duos, et a jumelé Brian Gionta à Tomas Plekanec, lundi matin, à l'occasion de la deuxième journée des matchs intra-équipe.

Gionta assure qu'il n'était pas déçu de ne pas avoir retrouvé son vieux pote Scott Gomez dès les premiers jours du camp.

«Que Plekanec et moi on passe beaucoup de temps ou non sur le même trio, c'est important de travailler à développer une certaine chimie», a indiqué Gionta, qu'on a souvent vu discuter avec le centre tchèque afin d'établir ses repères.

Leurs résultats ont été mitigés lors de la rencontre intra-équipe. Sauf qu'avec 17 secondes à faire, Gionta a trompé le gardien Jason Missiaen après une belle passe de son joueur de centre, et a ainsi permis à son équipe de s'enfuir avec la victoire.

Gionta et Plekanec, deux joueurs au petit gabarit, étaient également flanqués du robuste Travis Moen, qui risque de passer souvent d'un trio à l'autre selon les besoins de l'équipe. «Moen vient d'un bon programme de hockey puisqu'il a gagné la Coupe avec les Ducks d'Anaheim, a souligné Jacques Martin. Plus tu peux aligner de joueurs provenant d'équipes gagnantes, le mieux c'est.»

«Et ce que je remarque Gionta et de Moen, c'est qu'ils sont appliqués au travail. Ils sont prêts pour les entraînements et sont déterminés à s'améliorer. On espère que ce genre d'attitude va devenir contagieux au sein du groupe.»

C'est de cette façon, estime Jacques Martin, que Gionta sera le plus en mesure d'exercer du leadership auprès de sa formation.

«Je me souviens qu'aux Jeux de Salt Lake City, nos trois meilleurs joueurs étaient Mario Lemieux, Steve Yzerman et Joe Sakic, trois joueurs qui ne parlaient à peu près pas. Ils menaient par leur façon de jouer.

«Et ici même à Montréal, Bob Gainey a été un meneur sans être un grand parleur. Mais quand il disait quelque chose, les autres l'écoutaient.»

Aux yeux d'un coach qui croit que «tu joues comme tu t'entraînes», Gionta risque de se révéler une bonne acquisition, dans la mesure où Martin veut dès maintenant établir de bonnes habitudes de travail.

«C'est l'aspect que l'équipe a le plus besoin de s'améliorer», a même observé l'entraîneur. Une petite pointe à l'ancien régime?

«Je détestais jouer contre Gionta»

Outre Jacques Martin, il y a également le défenseur Josh Gorges qui s'est dit très heureux de compter maintenant Gionta parmi ses coéquipiers.

Il faut dire que ce dernier, depuis le lock-out, avait inscrit neuf buts et quatre mentions d'aide en 13 matchs face au Canadien.

«Les gens disent toujours que Gionta est petit, mais il était l'un des cinq joueurs que je détestais le plus affronter, a confié Gorges.

«Il est rapide, il est teigneux et toujours dans ta face. Ce n'est pas parce qu'il est petit que tu vas pouvoir le tasser facilement.»

L'ardeur au travail de Gionta plaît à Jacques Martin, sa persistance a déjà frustré Gorges, mais tout cela n'a pas eu l'air de pâmer Brian Burke, le directeur général de l'équipe olympique des États-Unis.

À sa grande déception, Gionta n'a pas reçu d'invitation au camp de l'équipe américaine. «Tu veux toujours avoir la chance de représenter ton pays, a reconnu Gionta. Ça avait tellement été une bonne expérience la dernière fois à Turin.

«Je n'ai pas eu de nouvelles de Brian Burke et Ron Wilson, mais je serai prêt si jamais ils me font signe.»