Les Molson garderont la main haute sur le Canadien. La famille de brasseurs, établie depuis deux siècles à Montréal, reste l'actionnaire majoritaire de l'empire du CH après la transaction confirmée hier matin.

De sources proches des nouveaux actionnaires, La Presse a appris que les Molson ont injecté 150 millions de liquidités dans l'achat du club, du Centre Bell et de la compagnie de spectacle Groupe Gillett.

En marge du tournoi de golf annuel du Canadien à Laval-sur-le-Lac hier matin, Geoffrey Molson et George Gillett n'ont rien voulu dire des détails de la transaction, hormis que l'actionnariat sera québécois à 66%.

Selon les informations réunies hier, les Molson ont injecté 150 millions pour cette acquisition - sur un total d'environ 290 millions de l'équité apportée par les six actionnaires identifiés hier matin.

On a aussi réclamé l'appui financier du gouvernement du Québec - un prêt de 75 millions confirmé hier par le ministre Clément Gignac.

On peut évaluer que la transaction globale sera proche des 600 millions CAN (La Presse parlait hier de 570 millions US); la Ligue nationale insiste pour que l'endettement des acquéreurs d'un club soit moindre que leur apport en liquide.

L'autre actionnaire québécois important est le Fonds de solidarité de la FTQ, avec 35 millions . Le Fonds s'était dès le début dit disposé à appuyer tout groupe d'acheteurs susceptible de maintenir le club entre des mains québécoises.

Aussi de Montréal, l'ancien président de la Bourse de Montréal de 2000 à 2009, Luc Bertrand, a injecté 5 millions dans l'aventure.

Dans cette ventilation, les actionnaires issus du Québec ont injecté environ 190 millions dans cette acquisition. Les autres, issus du Canada anglais, comptent pour environ 100 millions de l'équité.

Trois groupes d'investisseurs ne sont pas directement québécois. Bell Canada Entreprises (BCE) a injecté 50 millions pour l'achat de l'empire du Canadien. En dépit de la concurrence, BCE demeure la plus grande entreprise de communications au Canada. BCE détient 15 % des actions de CTVglobemedia, qui est propriétaire de CTV, RDS et TSN. Elle détenait déjà 11 millions dans la compagnie de M. Gillett - elle détient les droits sur le nom de l'amphithéâtre de Montréal, le Centre Bell.

La famille Thomson, propriétaire d'un des plus importants empires de presse au monde, a consenti 20 millions pour l'acquisition. La Thomson Corporation possèede 131 journaux aux États-Unis, 60 en Grande Bretagne, et 54 au Canada. La famille Thomson détient 40 % de CTVglobemedia, par l'intermédiaire de Woodbridge, société dont le siège social est à Toronto.

Hier M. Gillett a interrompu son allocution émotive pour saluer l'arrivée dans la salle de Michael Andlauer, le propriétaire depuis sept ans des Bulldogs de Hamilton, le club-école du CH. On comprend mieux ces égards quant on connaît l'importance de son engagement. M. Andlauer a injecté 30 millions dans l'achat du Canadien. Né en France, il a vécu à Montréal avant de s'établir en Ontario - il est fondateur d'une longue liste de sociétés-conseils en gestion.