Stéphane Robidas a progressé de manière fulgurante depuis qu'il a été soumis au ballottage par le Canadien, il y a huit ans.

Les Stars de Dallas qui, ironiquement, l'ont rejeté eux aussi quelques saisons après l'avoir acquis, avant de le récupérer en 2006, peuvent en témoigner.

Robidas a été le joueur le plus employé chez les Stars, l'an dernier. Il a tellement bien répondu qu'on l'a invité au match des Étoiles.

Il y a deux semaines, nouveau fait d'armes, il participait au camp de l'équipe olympique du Canada. Avec Pronger, Niedermayer, Mike Green, Shea Weber et compagnie. Préféré à Sheldon Souray, Denis Wideman, Kevin Bieksa, Luke Schenn, Rob Blake, Kristopher Letang et Marc-Edouard Vlasic.

Et malgré les grosses pointures sur la glace à Calgary, il semble n'avoir souffert d'aucun complexe. Au contraire.

«J'ai été un peu surpris d'avoir été invité compte tenu de ceux qui ont été écartés, mais j'espérais qu'on pense à moi, a dit Robidas, hier, joint au téléphone à Dallas, où il se trouve depuis maintenant quelques semaines. Je ne joue pas pour les honneurs, mais c'est une belle récompense d'être reconnu comme ça.»

Même si ses chances de représenter le Canada aux Jeux olympiques sont minces, Robidas s'accroche à l'espoir de surprendre les observateurs.

«Je crois en mes chances»

«Personne ne me donne de chance d'être dans l'équipe et c'est correct, mais les entraîneurs nous ont dit que ça allait dépendre de notre début de saison et je crois en mes chances, a-t-il lancé d'un ton assuré. Il y a de gros noms parmi les candidats, mais je crois pouvoir amener quelque chose de différent. Je suis rapide, j'amène une certaine énergie, je peux jouer de façon robuste, faire une bonne première passe, et c'est un peu le style de jeu qu'ils veulent préconiser.»

Robidas a déjà hâte au camp d'entraînement. Une ère nouvelle commence en effet à Dallas. Joe Nieuwendyk est désormais le directeur général des Stars. Il a limogé l'entraîneur en poste depuis six ans, Dave Tippett, pour le remplacer par Marc Crawford.

L'ancien défenseur des Cataractes de Shawinigan a déjà eu plusieurs rencontres, fort positives, avec Crawford.

«Je ne savais pas à quoi m'attendre de lui. Il m'a téléphoné avant le repêchage à Montréal. On a jasé. Puis, on s'est revus au repêchage. Il m'a posé beaucoup de questions sur les joueurs de notre équipe, surtout les défenseurs, l'évaluation que j'en faisais. J'ai trouvé que c'était une belle marque de confiance que de me demander ce que je pensais des autres joueurs.»

Robidas est enthousiasmé par les changements, même s'il adorait le prédécesseur de Crawford, avec lequel il entretenait une très bonne relation.

«Même s'il est très sympathique à l'extérieur de la patinoire, Marc Crawford est reconnu pour être plus dur envers ses joueurs. Notre équipe a besoin de ce genre d'entraîneur. Si on regarde la feuille de route de Tippett, c'est impressionnant. Ce n'était pas lui le problème et on va le revoir assurément dans la Ligue nationale. Mais quand on a un entraîneur moins sévère, certains ambitionnent. Il y a des joueurs qui ont besoin de plus de rigueur.»

Des défenseurs rapides

Le style de jeu des Stars aussi changera. «J'en parlais avec l'adjoint Charlie Huddy cette semaine. Il me disait que les défenseurs allaient pouvoir participer davantage au jeu. On a justement des défenseurs rapides, Trevor Daley, Matt Niskanen et moi. C'est très positif. Je ne connais pas les détails du système, mais on sera plus agressifs. Ils veulent qu'on joue un peu comme les Red Wings de Detroit, axés sur la vitesse et l'échec-avant.»

Des rumeurs laissaient entendre que Joe Nieuwendyk allait tenter de trouver un remplaçant au défenseur offensif Sergei Zubov, de retour chez lui en Russie après une longue carrière en Amérique du Nord. Jusqu'à maintenant, rien n'a été fait, pour le plus grand bonheur de Robidas.

«Ils me donnent une fois de plus la chance d'apporter beaucoup de leadership. Je le vois comme une belle marque de confiance. Notre noyau me plaît bien. Nous avons de bons jeunes, Loui Eriksson, James Neal, Fabien Brunnstrom. C'est solide au centre avec Mike Ribeiro, Brad Richards et Mike Modano. À l'aile, Brenden Morrow est de retour après avoir raté presque toute l'année. Lehtinen revient lui aussi. Il y a aussi un jeune qui s'appelle Jamie Benn, qui a des chances de rester avec le club. Beaucoup de gens nous prédisent une saison difficile, mais je connais mes coéquipiers et je sais ce dont ils sont capables.»

Une saison importante pour Robidas, 32 ans, qui pourrait devenir joueur autonome sans compensation à compter du 1er juillet.

«Je n'ai pas encore eu l'occasion de discuter longuement avec Joe Nieuwendyk. C'est sûr que j'aimerais rester à Dallas. J'aimerais bien signer une prolongation de contrat... comme Luongo disons. Douze ans, je prendrais ça! dit-il en riant. Sans farce, j'aimerais signer une prolongation, mais ce n'est pas moi qui vais faire les premiers pas. Ils viennent d'entrer en poste il n'y a pas si longtemps, je vais les laisser évaluer l'équipe. S'ils veulent me faire signer une prolongation de contrat, je suis ouvert.»

Nieuwendyk a confié à Pierre Lebrun d'ESPN qu'il souhaitait exaucer le voeu de Robidas. «Tout le monde ici à Dallas sait combien il est un joueur important et à quel point il est utile à notre équipe. C'est des gars comme lui qui vous font gagner. Nous aimerions assurément mettre 'Robie' sous contrat à long terme.»