Simon Gagné s'en remet à un traitement médical prometteur pour ne pas rater l'ouverture du camp d'entraînement des Flyers de Philadelphie, le 12 septembre.

L'attaquant québécois de 29 ans s'est fait injecter, dans sa hanche blessée, son propre sang épuré en laboratoire, une technique appelée PRP.

«C'est une méthode de plus en plus populaire au football que les gens ne connaissent pas beaucoup», a dit Gagné, lundi, au cours d'une conversation téléphonique.

«Les médecins prélèvent le sang, puis ils le mettent dans un appareil pour en tirer le meilleur, les vitamines, les plaquettes. Ils les multiplient ensuite et ils le réinjectent dans la blessure. Ça accélère la guérison. La plupart du temps, ils obtiennent de bons résultats.»

Gagné, rappelons-le, a quitté le camp d'orientation de l'équipe olympique canadienne après un seul entraînement, la semaine dernière, après avoir ressenti des raideurs à la hanche, à laquelle il avait été opéré plus tôt cet été.

«Quand j'ai repris l'entraînement après l'opération, on m'a fait une injection de cortisone pour réduire l'inflammation et j'ai pu m'entraîner sans douleur en gymnase et sur la glace avec les gars. La cortisone, ça peut masquer la douleur, mais ça ne répare rien. Quand j'ai essayé de patiner à un rythme plus élevé au camp de l'équipe canadienne, les raideurs sont réapparues. J'ai préféré ne pas prendre de risque et j'ai arrêté.»

Gagné est retourné à Philadelphie sur-le-champ et les médecins lui ont alors recommandé le PRP. «Les médecins m'avaient suggéré le PRP immédiatement après l'intervention chirurgicale, mais on a peut-être trop attendu. Le test d'imagerie par résonance magnétique ne montrait aucune déchirure et on pensait que la cortisone allait tout régler en réduisant l'inflammation.»

L'athlète de Sainte-Foy se dit confiant d'être prêt pour l'ouverture du camp. «Il y avait des raideurs normales ce week-end après mon injection, mais ça va déjà mieux. Je devrais recommencer à patiner la semaine prochaine à Philadelphie. On m'assure qu'il n'y a rien de déchiré. Le médecin qui m'a opéré m'a dit que ma hanche était dans un meilleur état qu'au cours des autres années.»

À Philadelphie, le cas Simon Gagné fait jaser. Le chroniqueur du Philadelphia Inquirer, Tim Panaccio, a accusé ces derniers jours l'entraîneur de l'équipe olympique canadienne, Mike Babcock, d'avoir manqué de jugement en soumettant ses joueurs à des entraînements trop rigoureux la semaine dernière. D'où la rechute de Gagné.

«Personne n'a remis en question son manque de jugement d'avoir imposé de tels exercices. Pourtant, la plupart des joueurs n'avaient pas chaussé les patins depuis le printemps dernier», a écrit Panaccio.

Le vétéran chroniqueur aurait eu intérêt à faire des recherches avant de lancer de telles accusations envers Babcock et son équipe chevronnée constituée de Ken Hitchcock, Jacques Lemaire, Lindy Ruff.

Depuis nombre d'années en effet, les joueurs de hockey reprennent l'entraînement sur glace au plus tard à la fin juin, sauf pour les blessés, évidemment.

«J'étais en retard sur les autres à cause de l'opération, a d'ailleurs convenu Gagné. La plupart des gars étaient à l'entraînement depuis un bout de temps et ils étaient excités de sauter sur la glace. J'ai voulu y aller intelligemment au début, mais le rythme était tellement élevé que j'avais de la misère à suivre. Alors, j'ai essayé d'ouvrir un peu plus la machine et j'ai ressenti des douleurs. C'était impressionnant de voir la vitesse et l'intensité des gars. On en parlait dans le vestiaire après. C'était beau à voir mais de mon côté, c'était un peu plus difficile.»

On souhaite enfin la santé à Simon Gagné qui, l'an dernier, a rebondi avec une saison de 74 points, dont 34 buts, après avoir surmonté une sévère commotion cérébrale subie durant la saison précédente.