Le soleil se couchait sur la baie de Tampa et Alex Tanguay, circulant en voiture en compagnie de sa famille, cherchait une maison.

Il venait de sortir de la conférence de presse officialisant son arrivée chez le Lightning, avec lequel il s'est entendu sur un contrat d'un an au salaire de 2,5 millions.

Premier septembre, à 10 jours de l'ouverture des camps d'entraînement... Il était temps que Tanguay se trouve un nouveau domicile.

«C'était important pour moi de choisir le bon endroit», a expliqué l'attaquant de 29 ans à La Presse.

«À un certain moment, j'ai compris que je ne décrocherais qu'un contrat d'un an. Alors, j'ai voulu être certain d'aller dans un endroit où je pourrais aider l'équipe et avoir la chance d'évoluer avec de bons joueurs.»

En conférence de presse, le directeur général Brian Lawton a raconté qu'il avait manifesté son intérêt envers Tanguay pour la première fois à la fin juillet.

Et ce n'est qu'hier, après que l'athlète de Sainte-Justine eut passé avec succès ses examens médicaux, que l'entente a été scellée.

Lawton a mentionné que durant ce délai de 35 jours, il y avait eu entre autres «un processus qui a permis au joueur de comprendre quelle était sa véritable valeur sur le marché».

Comme ça, au détour d'une phrase, le DG du Lightning venait de résumer l'été d'Alex Tanguay.

Un joueur qui ne fait que prendre le temps de choisir sa prochaine destination ne congédie pas son agent en cours de route.

Il n'attend pas que les jours s'égrènent en même temps que le budget des 30 équipes pour le simple plaisir de la chose.

Et un joueur qui s'attarde autant à choisir la bonne équipe ne finit pas par signer pour une seule saison avec elle.

Est-ce qu'une évaluation différente du marché dès le début juillet aurait pu mener à une conclusion différente?

«À vrai dire, je n'ai pas beaucoup pensé à ça dernièrement, a répondu l'ancien du Tricolore. Ce n'était pas la situation à laquelle je pensais au départ, mais c'est ce qui est arrivé et je suis à l'aise avec ça.»

Prêt à rebondir

Tanguay a reçu d'autres offres plus lucratives. Mais, au bout de compte, la perspective de jouer avec les Lecavalier, St-Louis et Stamkos lui offrait la meilleure occasion de rebondir après deux saisons décevantes.

«J'ai des choses à prouver, a admis l'ailier de 29 ans. J'ai été blessé la saison dernière à Montréal et je n'ai pas pu jouer aussi bien ni aussi souvent que je l'aurais voulu.

«Je suis capable de faire mieux.»

L'an dernier avec le Canadien, Tanguay a tout de même amassé 16 buts et 25 mentions d'aide même s'il a été limité à 50 rencontres en raison de blessures aux épaules.

Tanguay a été opéré à l'épaule droite au mois d'avril tandis que la gauche, mise à mal à la suite d'une charge du costaud Evgeny Artyukhin, a pris l'été à guérir d'elle-même.

«Je ne sais pas si les blessures ont joué dans les négociations, mais ça a joué sur mon horaire parce que j'ai dû passer beaucoup de temps en réadaptation», a expliqué Tanguay.

«Tout va bien maintenant, c'est du passé.»

Tanguay n'a pas de contrat à long terme en poche et il gagnera environ la moitié de ce qu'il espérait avoir en testant le marché des joueurs autonomes.

Mais l'attente pourrait en valoir la peine.

«Il n'a que 29 ans, il lui reste beaucoup de hockey dans le corps», a rappelé, hier, l'entraîneur Rick Tocchet.

Tanguay vient de se placer en bonne position pour le prouver.