Milan Lucic est comme un poisson hors de l'eau, cette semaine, au camp d'orientation de l'équipe masculine canadienne de hockey.

L'attaquant de 6 pieds 3 pouces et 230 livres est en effet davantage connu pour son style de bagarreur que pour sa vitesse et sa finesse.

L'athlète de 21 ans de Vancouver devra se montrer sous un autre jour s'il souhaite être retenu au sein de la formation qui représentera le Canada aux Jeux olympiques d'hiver de 2010 dans sa ville natale.

«Je ne suis pas vraiment un joueur de finesse qui déjoue l'adversaire lors de situations de un contre un, a admis Lucic à son arrivée à Calgary, lundi. Je dois démontrer que je suis capable de soutenir le rythme.

«Il me faudra aussi faire la preuve de mon intelligence sur la glace. Il me faudra bien jouer en zone défensive, montrer que je peux faire de beaux jeux et bien jouer dans ce territoire.»

Le solide joueur des Bruins de Boston est l'un des rares, parmi les 46 athlètes invités au camp de quatre jours, dont la présence à Calgary soulève des interrogations.

Lucic, de même que des joueurs tels que les défenseurs Stéphane Robidas, des Stars de Dallas, et François Beauchemin, des Maple Leafs de Toronto, et l'attaquant Andy McDonald, des Blues de St. Louis, sont parmi les derniers noms évoqués lorsqu'il est question des joueurs qui prendront part aux Jeux.

Bien qu'il ait remporté la Coupe Stanley en 2007 à Anaheim aux côtés de Scott Niedermayer et Chris Pronger, également présents à Calgary, Beauchemin n'a aucune expérience sur la scène internationale.

«De me retrouver parmi les 16 défenseurs invités est flatteur, souligne le Sorelois. J'étais plutôt surpris. Je ne m'y attendais pas, étant donné que je n'ai pas beaucoup joué cette année.

«J'ai été opéré au genou au mois de novembre et n'ai disputé que 20 matchs cette saison. Ce sera un apprentissage puisque je n'ai jamais joué avec Équipe Canada.»

Robidas, qui est originaire de Sherbrooke, a pour sa part été un négligé pendant la majeure partie de sa carrière. Repêché au 164e rang par Montréal en 1995, le Canadien l'a perdu au ballottage lorsqu'il a été réclamé par les Thrashers d'Atlanta, qui l'ont par la suite échangé aux Stars de Dallas.

«Je ne crois pas que quiconque pense que j'ai des chances d'être retenu», souligne le joueur de 32 ans. Mais je crois en moi et je sais que je peux y parvenir. Je vais jouer mon style de jeu et voir où cela me mènera.

«Je pense pouvoir amener beaucoup d'énergie. Je peux patiner, pratiquer un style de jeu physique et bien faire circuler la rondelle. Mes statistiques à l'attaque ne sont pas énormes mais je suis solide et fiable défensivement.»

Quant à McDonald, à qui Hockey Canada attribue généreusement une taille de 5 pieds 11, il n'a pris part qu'à un championnat du monde. Par ailleurs, une fracture à la cheville a réduit sa saison à 46 rencontres l'année dernière.

McDonald possède toutefois la vitesse requise pour disputer des matchs de niveau international, et possède la touche du marqueur. L'athlète de 32 ans de Strathroy, en Ontario, a enfilé dix buts en séries pour Anaheim il y a deux ans, année où les Ducks ont gagné la Coupe Stanley.

Ces joueurs sont peut-être des négligés mais le directeur général de l'équipe, Steve Yzerman, n'en pense pas moins qu'ils pourraient bien arriver à percer l'alignement. Des blessures à d'autres joueurs pourraient également les favoriser.

«Ils sont bons, et il y a une raison pour laquelle ils sont ici. Chose certaine, chaque joueur qui se trouve à Calgary aura l'occasion de contribuer à l'équipe à sa façon.»