Cinq semaines sont passées depuis l'ouverture du marché des joueurs autonomes et six des 10 joueurs autonomes du Canadien - Alex Tanguay, Mathieu Schneider, Robert Lang, Mathieu Dandenault, Francis Bouillon et Patrice Brisebois - n'ont toujours pas trouvé preneur.

Ils ne sont pas les seuls. Des dizaines de réguliers dans la Ligue nationale, l'hiver dernier, n'ont pas encore de contrat.

Parmi eux: Keith Tkachuk, Mats Sundin, Todd Bertuzzi, Mike Comrie, Petr Sykora, Brendan Shanahan, Miroslav Satan, Emmanuel Fernandez, Philippe Boucher, Denis Seidenberg, Mike Grier et Chris Chelios.

La situation ne semble pas inquiéter Mathieu Dandenault outre mesure, même si les camps d'entraînement débuteront dans moins de six semaines.

«J'avais signé mon contrat avec le Canadien le 4 août il y a trois ans, a-t-il dit hier au cours d'un entretien téléphonique. Il y a une certaine inquiétude de ne pas savoir où je vais me retrouver cet hiver, mais je prends mon temps. En ce moment, tout le monde est en vacances. Les directeurs généraux ont roulé à 100 milles à l'heure depuis le repêchage. Quand les entraîneurs vont rentrer en ville et qu'ils vont commencer à analyser leur équipe, ça va bouger. Le directeur général pousse toujours pour les jeunes, mais les entraîneurs veulent miser sur des vétérans. »

Dandenault dit avoir discuté avec quelques équipes cet été. «Les Sharks de San Jose cherchaient un attaquant et ça m'intéressait. Ils ont finalement choisi Scott Nichol, un centre. Les Penguins de Pittsburgh étaient aussi dans le portrait, mais ils ont finalement fait signer un contrat à Jay McKee. Certains clubs ont fermé la porte, mais il y en a cinq ou six qui sont encore ouverts. Il ne faut pas oublier non plus que certaines équipes sont encore sous le plancher salarial. Elles seront forcées de dépenser. Je pense aux Islanders de New York ou aux Coyotes de Phoenix.»

Le vétéran de 33 ans se dit plus ou moins surpris de voir un joueur de premier plan comme Alex Tanguay attendre toujours une offre de contrat valable. «Dans son cas, ce n'est pas une question de manque d'intérêt de la part des autres équipes. Il a reçu de nombreuses offres, mais on essaie de l'embaucher au rabais. Les joueurs qui ont des statistiques comparables aux siennes ces dernières années font tous 5 ou 6 millions par année.»

Même si Dandenault ne se laisse pas gagner par l'inquiétude, il remarque que le marché a changé.

«On fait de la place aux jeunes plus rapidement. Et ça va continuer si le plafond continue de baisser. Tu ne vois plus de contrats de 3 millions accordés à des joueurs moyens. C'est 5 millions et plus pour les meilleurs, et moins de 2 millions pour les autres.»

«Les joueurs de quatrième trio ou les sixièmes défenseurs ne signent plus de contrats de longue durée, a expliqué Dandenault. Quand je vois un gardien comme Brent Johnson, qui était à Washington, signer un contrat d'un an pour 500 000 $ à Pittsburgh, c'est que les postes sont rares et qu'il tenait à avoir une place. Martin Biron avait une offre sur la table des Flyers au cours de l'hiver et il a signé comme troisième gardien avec les Islanders.

«Par contre, a-t-il ajouté, des équipes ont contacté des joueurs de soutien dès l'ouverture du marché, ce qu'on ne voyait pas auparavant. Je pense à Steve (Bégin), qui a signé à Boston, aux Bruins qui m'ont surpris en m'appelant le 1er juillet.»

A-t-il eu d'autres contacts avec le Canadien? «Bob Gainey m'a envoyé un message texte avant l'embauche de Paul Mara pour me dire qu'il était intéressé à mes services et qu'il allait en parler aux entraîneurs. Finalement, ils ont décidé de ne pas me ramener. Ma carte magnétique pour entrer au Centre Bell ne fonctionne plus...»

En attendant une nouvelle offre de contrat, Dandenault continue de s'entraîner au Complexe sportif de Brossard, sous la supervision de François Landreville, en compagnie de ses anciens coéquipiers Steve Bégin et Francis Bouillon. Ce dernier préfère ne pas commenter sa situation pour l'instant.