Maxime Talbot a décidé de joindre l'utile à l'agréable pour sa journée avec la Coupe Stanley, vendredi. La grande étoile du septième match de la dernière finale la passera en compagnie de jeunes héros de la Fondation Rêves d'Enfants, ainsi qu'avec la population de son patelin à Saint-Bruno-de-Montarville.

«Je voulais profiter de ma journée avec la Coupe afin d'aider une fondation, et mon cousin qui organise l'événement avec moi - Marc Bélanger - connaissait des gens chez Rêves d'Enfants. C'est une cause qui m'a tout de suite touché», a raconté Talbot, hier.

La Fondation Rêves d'Enfants a pour mission de permettre à des enfants qui sont atteints d'une maladie qui menace leur vie de réaliser leur rêve. «Plus on rencontre de gens de Rêves d'Enfants et qu'on discute avec eux, plus on constate à quel point ce qu'ils font est spécial, a dit l'attaquant des Penguins de Pittsburgh. J'ai réalisé mon rêve en jouant dans la LNH, et je voulais que ces enfants puissent vivre le leur.»

Talbot et le précieux trophée seront au parc du Lac du Village de 13h à 16h30, vendredi, où se dérouleront jeux et activités de toutes sortes. Les gens qui souhaitent se faire photographier aux côtés de Talbot et de la Coupe Stanley peuvent se procurer un billet afin de participer à un tirage qui permettra à 125 chanceux de le faire. On peut se procurer un billet, au coût de 5$, au Complexe Desjardins ainsi qu'à plusieurs endroits à Saint-Bruno-de-Montarville. L'argent recueilli sera remis à Rêves d'Enfants.

Arrivé au Québec depuis quelques semaines, Talbot se remet présentement d'une opération à l'épaule gauche - une blessure qu'il traînait depuis plusieurs années. Son retour au jeu est prévu pour novembre.

«De toute façon, je ne suis pas bon en saison, je suis seulement bon en séries!» a lancé l'ancien des Olympiques de Gatineau, réputé pour être à son sommet au printemps.

«Le seul aspect positif, c'est que je ne serai pas pressé de revenir au jeu, je pourrai prendre le temps nécessaire afin de bien guérir. Ce ne sera pas dramatique si je rate 10 ou 15 matchs au début de la saison. On a bien vu cette année que c'est dans les séries qu'il faut disputer son meilleur hockey.»

On a bien vu ça, en effet. Et marquer deux buts dans un match ultime, ça change une vie?

«La ligue a une publicité qui dit The Cup changes everything (la Coupe change tout), et c'est vrai. Mon père est encore sur un nuage, il n'est même pas retourné au travail depuis qu'on a gagné! Il a fait tondre une Coupe Stanley dans le gazon de la cour! L'équipe a fait venir toutes les familles dans un avion privé et on est allés directement chez Mario Lemieux. Ma famille a donc vécu l'aventure de près. De mon côté, je n'arrête pas une seconde. Je viens d'enregistrer un épisode des Boys, une expérience que j'ai bien aimée. Alors c'est certain que ça change certaines choses de vivre ça.»

Et compte tenu de tous les joueurs talentueux dont disposent les Penguins, c'est une expérience qui pourrait se répéter régulièrement au cours des prochaines années. Est-ce trop embryonnaire pour parler de «dynastie»? «C'est certain que c'est notre objectif, avoue Talbot. On regarde notre leader - Sidney Crosby - et on sait qu'il ne sera jamais satisfait. Et c'est un grand soulagement pour lui d'avoir gagné la Coupe. Même si on est le meilleur joueur au monde, il y a toujours des doutes tant et aussi longtemps qu'on n'a pas gagné un championnat. Il y a toujours des comparaisons entre Sid et Alexander Ovechkin, par exemple. Eh bien, Sid a maintenant pris l'avance parce qu'il a mené son équipe jusqu'au bout.»

Flyers, Bruins et Capitals

Les Penguins ont représenté l'Association de l'Est lors des deux dernières finales et seront favoris à nouveau en 2009-2010. On a cependant demandé à Talbot d'identifier les autres équipes dans l'Est dont les Penguins devront se méfier.

«Les Flyers seront dangereux. Ils obtiennent des joueurs spécifiquement pour nous battre - Chris Pronger, entre autres. On est dans la même division et c'est toute une rivalité. Il faudra voir ce que Ray Emery fera devant le filet. Les Bruins sont toujours très bons et les Capitals représenteront encore un défi», a analysé Talbot, qui pense par ailleurs que le Canadien s'est amélioré au cours du dernier mois.

Lorsqu'il reprendra sa place dans la formation des Penguins à l'automne, Talbot se retrouvera vraisemblablement à l'aile au sein des trois premiers trios des Penguins, pilotés par Crosby, Evgeni Malkin et Jordan Staal.

«Je vais probablement jouer à l'aile, sinon je serais le quatrième centre et je pense que j'ai passé ce stade dans ma carrière. Je pourrais me retrouver sur n'importe lequel des trois premiers trios, à gauche comme à droite, et c'est un rôle qui me convient parfaitement.»

Le perfectionniste et le «naturel»

Talbot a la chance d'évoluer aux côtés de deux surdoués en Crosby et Malkin. On en a donc profité pour lui demander d'établir les principales différences entre les deux joueurs.

«Il y en a plusieurs. Sid est un guerrier, un gars qui est né pour jouer au hockey. Il a commencé très jeune et il est toujours resté concentré, il a toujours représenté l'image de son sport. C'est un gars très intelligent, qui ne passe presque pas une journée sans jouer au hockey. Je me souviens qu'il avait dû quitter l'équipe pendant quelques jours à un certain moment. À son retour, il avait de la difficulté à compléter une passe pendant l'entraînement! On riait de lui! C'est un perfectionniste, qui veut constamment s'améliorer et être le meilleur.

«Evgeni peut passer trois mois sans patiner et ça ne paraîtra pas. C'est un gars très calme. Il ne s'entraîne pas de la même façon que Sid, mais il joue tout de même avec beaucoup de coeur. Ce sont deux joueurs exceptionnels, mais complètement différents.»

Et le Québécois de 25 ans entretient une très bonne relation avec les deux jeunes vedettes.

«J'ai joué presque toutes les séries éliminatoires dans le trio de Malkin et on a développé une belle chimie. On a aussi été cochambreurs à l'étranger pendant deux ans, alors on s'entend super bien.»

D'autre part, la relation d'amitié entre Talbot et Crosby date presque d'une décennie.

«J'ai connu Sid quand j'avais 16 ans et qu'il en avait 13 lors d'un camp à Los Angeles. Je l'ai vu à plusieurs reprises avant même qu'on joue l'un contre l'autre (dans la LHJMQ) et qu'on fasse partie de la même équipe au Championnat mondial junior.»

Talbot et Crosby mangent régulièrement ensemble pendant la saison, et puisque le capitaine des Penguins vit chez Mario Lemieux, Talbot voit également le légendaire propriétaire des Penguins lors de ces repas. Comme tous ses coéquipiers, Talbot ne tarit pas d'éloges à l'endroit du grand Mario.

«Avant le sixième match contre les Red Wings (alors que les Penguins tiraient de l'arrière 3-2 dans la série), il a envoyé un message texte à tous les joueurs. Il nous disait de jouer sans peur et qu'on allait se voir au centre de la patinoire après le septième match à Detroit. C'est Mario Lemieux qui nous disait ça! J'ai conservé le message dans mon téléphone.»

Un beau souvenir, comme ceux que Talbot s'apprête à laisser aux enfants qui se réuniront autour de lui dans quelques jours.