Alex Kovalev donne l'impression de vivre une séparation particulièrement difficile.

«Il règne une ambiance complètement différente à Montréal. Je pense aux partisans du Canadien... Ça m'a brisé le coeur de les quitter. J'ai senti leur soutien dès la première fois où j'ai mis un patin sur la patinoire, et ça s'est poursuivi jusqu'au tout dernier jour. Il n'est pas très difficile pour un joueur de se motiver quand il ressent un pareil soutien», a-t-il déclaré, mardi matin, dans une salle de conférences bondée de la Place Banque Scotia.

Sa présence marquait justement le début d'une nouvelle étape pour lui. Il était venu pour enfiler son chandail des Sénateurs d'Ottawa pour la toute première fois.

Ses nouveaux patrons lui avaient d'ailleurs réservé un accueil royal. Une cinquantaine d'enfants, tous vêtus d'un t-shirt des Sénateurs frappé du numéro 27, se tenaient derrière lui durant la conférence de presse.

«J'ai de nouveaux partisans à conquérir, ce sera un beau défi. Je sais que la meilleure façon d'y parvenir, c'est de leur offrir le meilleur de moi-même.»

Le sujet est vite venu sur le tapis. Kovalev traîne depuis plusieurs années la réputation de ne pas jouer de façon inspirée chaque soir.

L'Artiste s'est bien défendu de manquer de constance.

Murray à sa défense

Son nouveau patron, le directeur général Bryan Murray, s'est porté à sa défense.

«En tant qu'entraîneur et directeur général, j'ai été un témoin privilégié de la carrière d'Alex Kovalev, a dit Murray. Chaque fois qu'il sautait sur la patinoire pour affronter mon équipe, j'étais inquiet. Je suis le hockey de très près et je pense très bien connaître les joueurs.

«Je vous garantis que la présence d'Alex sur la patinoire suffit à changer la façon de jouer de ses adversaires. Nous avons toujours utilisé nos meilleurs attaquants à caractère défensif et nos meilleurs défenseurs pour tenter de lui mettre des bâtons dans les roues.»

«Quand son agent m'a dit qu'il était prêt à s'entendre avec nous, j'étais l'homme le plus heureux en ville!»

Au lendemain de sa mise sous contrat, en conférence téléphonique, Kovalev avait laissé entendre qu'il était venu à Ottawa parce qu'il «n'avait pas vraiment d'options».

Le contrat de deux ans d'une valeur de 10 millions US qui lui était tendu par Murray lui offrait une belle chance de poursuivre sa carrière dans la Ligue nationale.

Courtisé en Russie

Des équipes de la Ligue continentale, dans sa Russie natale, ont fait de l'oeil à Kovalev.

«La Russie constitue désormais une belle avenue pour les joueurs de hockey, mais ceux qui vont jouer là-bas vous diront qu'il est difficile, par la suite, de revenir en Amérique du Nord.

«Dans mon plan de carrière, la Russie constitue mon dernier arrêt. J'ai souvent dit à Montréal que je n'ai pas l'intention d'accrocher mes patins avant d'avoir 50 ans. Pour l'instant, je préfère jouer à Ottawa, au Canada.»

De la métropole, Kovalev a suivi les déboires des Sénateurs au cours de la dernière année. Il était plutôt surpris.

«Ils ont l'air de former une équipe différente avec leur nouvel entraîneur (Cory Clouston). J'espère contribuer aux efforts de l'organisation pour renouer avec la victoire.»