Repêché en première ronde par le Canadien en 2006, le défenseur David Fischer a longtemps été au-dessus de ses affaires.

La vie était belle, son talent avait été reconnu dès l'école secondaire et rien n'était trop urgent.

Mais aujourd'hui, le décompte est amorcé.

L'Américain de 21 ans entamera à l'automne sa dernière année à l'Université du Minnesota. Une ultime saison avec les Golden Gophers au terme de laquelle le Canadien décidera s'il lui offre un contrat ou non.

Le directeur du développement des joueurs chez le Canadien, Trevor Timmins, défend encore ce choix au repêchage controversé et assure que Fischer est encore considéré comme un bon espoir au sein de l'organisation.

«Il a élevé son jeu à un autre niveau au cours de la dernière année, a insisté Timmins. Il a réglé certaines choses dans sa tête et il a maintenant l'oeil sur un objectif précis.»

Mais le temps commence à presser pour convaincre le Tricolore qu'il ne s'est pas complètement trompé en le réclamant au premier tour.

«Je sais quel genre de joueur je peux devenir, a soutenu Fischer. Je sais que je peux jouer avec ces joueurs-là et je sais que je peux jouer dans la LNH.

«Les dernières saisons ne se sont pas déroulées comme je l'aurais imaginé, mais au lieu de m'apitoyer sur mon sort, je me suis pris en main et je me suis demandé comment je pouvais changer les choses.»

Fischer explique qu'après avoir fait preuve de négligence dans son développement, il a recentré ses priorités.

«Par le passé, je ne pense pas que j'avais la meilleure attitude. J'avais de formidables occasions, je me disais "ça ira, ça ira" sans trop m'en soucier, et je ne saisissais pas le moment.

«Mais là, j'ai vieilli, j'ai mûri, et il n'y a plus d'excuse. C'est le temps de peser sur la pédale.»

Plus de coffre

Fischer continue de fonder son jeu sur son excellent coup de patin et sa vision du jeu. «Je crois aussi que j'ai un bon jeu de pieds pour un gars de mon gabarit», a dit l'arrière de 6'4, qui a pris du coffre et qui atteint aujourd'hui les 200 livres.

Depuis qu'il a été repêché, toutefois, le Tricolore n'a cessé d'insister sur le fait que Fischer devait améliorer la qualité de ses tirs.

«J'y ai consacré plusieurs heures et d'ici la fin de l'été, je vais continuer de travailler là-dessus. L'organisation a été très claire sur le fait qu'il s'agissait encore du principal point d'interrogation à mon sujet.»

Dernière année au Minnesota

Du point de vue statistique, l'amélioration de Fischer depuis son arrivée chez les Gophers est à peine perceptible.

La saison dernière, il n'a récolté que deux buts et 13 points en 31 rencontres.

Si son développement plafonne au niveau universitaire, n'aurait-il pas avantage à se joindre aux Bulldogs de Hamilton à son entrée chez les professionnels ?

«C'est une bonne question, a admis Fischer. Mais je ne suis pas du genre à quitter le navire. Je suis un gars loyal.

«Ce n'est pas parce que je n'ai pas joué à la hauteur des attentes ces dernières années que ça me donne le droit de laisser tomber mes coéquipiers.»

L'autre élément qui entre en ligne de compte - et qui justifie sûrement plus que Fischer reste au Minnesota -, c'est qu'il veut rester proche de sa mère, qui combat un cancer.

À plusieurs points de vue, un sentiment d'urgence s'est donc installé chez David Fischer. Il promet d'y voir et de démontrer qu'il ne mérite pas d'être considéré comme un flop.

Qu'est-ce qui lui permettra de décrocher un contrat au terme de la prochaine campagne?

«Ce sera de prouver jusqu'à quel point j'y tiens, a répondu Fischer. Je dois montrer ce qui me distingue des autres.»