Le nouvel entraîneur adjoint du Canadien, Perry Pearn, est un vieux routier dont le chemin ne cesse de croiser celui de Jacques Martin depuis près de 25 ans.

Ce n'est donc pas une surprise si leur tandem reprendra du service l'an prochain derrière le banc du Canadien. Pearn s'occupera surtout de la brigade défensive, même s'il n'est pas à proprement parler un entraîneur des défenseurs.

«J'aurais bien aimé faire carrière comme défenseur dans la LNH, mais j'ai trouvé d'autres façons d'acquérir du savoir et de l'expérience en échangeant avec des gens du milieu, dit Pearn.

«Bill Belichick n'a jamais joué dans la NFL et ça ne l'empêche pas d'être le meilleur coach au football! Et puis, mon travail auprès des défenseurs des Rangers de New York lors des cinq dernières années parle de lui-même, poursuit-il. Le jeune Marc Staal s'est très bien développé et, avant lui, Fedor Tyutin et Dan Girardi sont devenus de bons défenseurs.»

Sachant que son contrat venait à échéance avec les Rangers, Pearn a donné signe de vie à Martin avant même que ce dernier ne soit nommé entraîneur-chef à Montréal.

Mais ce n'est qu'après avoir rencontré Bob Gainey, lors du repêchage, que Pearn a consolidé son emprise sur le poste.

Gomez et les francs-tireurs

Pearn surveillera les défenseurs, mais c'est le groupe d'attaquants du Canadien qui inspire surtout le nouvel adjoint. «Il faut dire que je viens de l'organisation des Rangers, une équipe qui avait de la difficulté à marquer des buts», rappelle Pearn, qui retrouvera Scott Gomez, celui qui a piloté le premier trio des Rangers au cours des deux dernières saisons.

«Scott est l'un des meilleurs fabricants de jeu de la Ligue, affirme Pearn. Et je trouve que Gainey a fait du bon travail pour aller chercher des joueurs qui sauront le compléter en tirant au filet.»

Fait intéressant à noter, les trois attaquants que le Canadien a acquis au cours des derniers jours ont tiré davantage au but qu'Alex Kovalev, qui avait terminé premier chez le Tricolore à ce chapitre l'an dernier. Gomez (271 lancers), Mike Cammalleri (255) et Brian Gionta (248) se sont classés parmi les 31 premiers de la LNH l'an passé en termes de tirs au but. Kovalev en avait enregistré 209.

Avec et sans la rondelle

Pearn et Martin se rejoignent dans leurs méthodes et leur philosophie. Selon Pearn, il faut s'attendre à ce que le nouveau pilote du Canadien prêche un bon jeu sans la rondelle. Pourtant, on entend depuis deux ans que le Tricolore bâtit son identité autour de la vitesse et de la possession de la rondelle.

N'y a-t-il pas une contradiction entre ces deux visions? «Pas du tout, répond Pearn. La possession de rondelle est la meilleure des défenses. Sauf que, quand tu n'as pas le disque, tu dois faire le nécessaire pour le reprendre le plus vite possible. C'est pour cette raison que le jeu sans la rondelle est si important.

«Dans un jeu basé sur la vitesse et la contre-attaque, le moment le plus dangereux est le passage de l'attaque à la défense. C'est là que tu es le plus vulnérable. C'est important d'établir une transition qui va être efficace et immédiate.»