On aura beau chialer tant qu'on veut, nous sommes toujours prêts à nous joindre à la parade, comme on dit.

Quand le Canadien a annoncé qu'il choisissait Louis Leblanc hier soir, la foule a bondi et même un vieux chroniqueur qui s'emmerdait royalement s'est surpris à applaudir.

 

Allez, Bob, donne une chance aux p'tits gars de la place, simonaque! ... Et Bob l'a fait.

Mon compagnon de table, Mathias Brunet, dit le Devin, m'a expliqué qu'il y avait d'autres bons joueurs disponibles et que si la séance de repêchage avait eu lieu dans une autre ville... Mathias pense à tout. Et il ajoute que le p'tit gars de la place doit être bon et que Leblanc était le meilleur disponible. On le croit sur parole. Gainey et le CH auraient été hués hier...

Mais de grâce, farouches et ô combien bouillants partisans du Canadien, ne lui demandez pas de jouer à Montréal l'an prochain, de marquer 50 buts et de nous mener à la Coupe Stanley! Vous êtes tellement impatients.

Louis Leblanc a 18 ans. Laissez-le grandir. D'ailleurs, il part pour quelques années d'études à l'Université Harvard, rien de moins.

Meilleure chance...

Non, Gainey ne nous a pas acheté le cadeau que l'on souhaite, Vincent Lecavalier. Je nous le souhaite moi-même. Celui-là déplace de l'air sur une patinoire.

Mais je crois tout de même que le DG du Canadien est en bonne posture, avec quelques postes libres et pas mal d'argent à dépenser. D'autres aimeraient être à sa place.

Reste à voir s'il pourra vendre Montréal aux superstars. Pas facile, à mon avis. Ceux qui aimeraient venir ne le font pas toujours pour les bonnes raisons.

La longue soirée

Les gradins réservés aux partisans, c'est-à-dire les deux étages très en haut, étaient remplis, les sièges près de la patinoire étant réservés aux espoirs, comme on les appelle, et à leur entourage. Quand on a présenté la table du Canadien, la foule a explosé de joie.

Pourquoi? Il me semble qu'on aurait dû se montrer un peu gêné. Cette équipe jadis glorieuse qui a du mal à se rendre en séries éliminatoires et qui perd la première série en quatre parties... Mais bon, on ne peut pas empêcher un coeur d'aimer.

Et puis les émotions passaient de l'indifférence aux huées, qui ont été plutôt fortes quand on a présenté la table des Maple Leafs de Toronto. Chou!

George Gillett s'est aussi adressé à la foule en début de soirée. Je n'ai pas compris ce qu'il disait parce que le son était mauvais, mais on l'a applaudi très fort et, à mon avis, la marque de reconnaissance était méritée.

Cet Américain dont on ne voulait pas il y a huit ans n'a rien à se reprocher. Il a été un propriétaire d'équipe clairvoyant et respectueux de la communauté.

Call me Gary Bettman nous a ensuite présenté Yvan Cournoyer et Henri Richard, je ne sais pas trop pourquoi, et la foule a hué Call me Gary copieusement. Il a répondu avec un petit sourire niais, comme un habitué.

La soirée s'annonçait déjà longue. Et ils ont tous commencé par remercier the great city of Montreal et the great Montréal Canadiens for their hospitality... Dieu qu'ils ont le don de nous ennuyer alors que tout ça devrait être dynamique.

Tavares

C'est le premier nom qu'on a entendu. Pas de surprise.

On devait nous l'amener dans une salle de presse, mais Tavares s'est rendu dans un studio de TSN où il est resté beaucoup de temps. J'ai laissé les autres l'attendre. Chris Pronger venait d'être échangé aux Flyers de Philadelphie. Mauvaise nouvelle pour le CH, bonne nouvelle pour les fans qui pourront voir de près un joueur dominant. (Selon la rumeur au Centre Bell, les Flyers ont payé très cher.)

La soirée s'animait un peu.

Quant à John Tavares, non seulement a-t-il été repêché par le club de dernier rang, les Islanders, mais il se retrouve dans un club qui est la risée de la LNH avec son aréna d'avant la Première Guerre mondiale.

Même qu'avant d'être choisi, un hurluberlu d'un journal de New York nous assurait sur l'internet que les Islanders avaient décidé de sélectionner Matt Duchene.

On ne peut pas dire que la carrière professionnelle de Tavares a connu un départ canon.

Ulf, Ronnie, Mike...

Voici un visage surgi du passé: Ulf Samuelsson. Il est maintenant entraîneur-adjoint chez les Coyotes de Phoenix.

Dieu qu'on a vécu de grands matchs entre le Canadien et les Whalers de Hartford... Ce Samuelsson si méchant sur la patinoire était une soie une fois le match fini. (Pas très loin de lui, Ron Francis, toujours à la direction des Hurricanes, les anciens Whalers, est assis. Kevin Dineen circule dans la salle.) «Nous avons joué de grands matchs et des grandes séries, j'adorais jouer à Montréal contre le Canadien, sauf que Claude Lemieux m'a laissé un de mes pires souvenirs en carrière...»

Septième match... Prolongation... Lemieux qui bat Mike Liut d'un revers par-dessus l'épaule... Inoubliable...

Salut, Ulf.

Signe des temps

Les Maple Leafs de Toronto choisissent... Nazem Kadri, des Knights de London.

Le jeune homme, d'origine libanaise, a embrassé sa grand-mère voilée ainsi que d'autres dames voilées. Il y en a une qui portait un bébé endormi, malgré le bruit terrible dans la salle. C'était beau à voir.

Sans doute une première dans l'histoire de la LNH.

Un thé avec ça?

C'est sans doute moi qui vieillis mais, dans le bon vieux temps, dans les grands événements comme le repêchage de la LNH, il y avait toujours de la bière dans la salle de presse. De la Molson en général.

Pas hier. Pas de bière. Mais on nous offrait du thé avec des biscuits à l'avoine.

Quoi? Pas de hot-dogs toastés non plus?

Vous n'êtes pas près de me revoir ici.