John Tavares ou Victor Hedman? Les Islanders de New York auront le tout premier choix du repêchage 2009, ce vendredi soir à Montréal. Les deux de la rampe seront alors tournés vers Tavares, un habile joueur de centre d'Oakville, en Ontario, et Hedman, un grand et agile défenseur suédois qui offre beaucoup de maturité pour son âge.

Maintenant que les joueurs peuvent devenir des joueurs autonomes sans compensation après seulement sept ans dans la ligue, les clubs veulent que leurs meilleurs espoirs puissent leur offrir une contribution à court terme au niveau de la LNH. «Il faut considérer qui va avoir l'impact le plus important dans ton équipe et qui aura un impact le plus rapidement, a souligné Tod Button, le directeur du dépistage chez les Flames de Calgary. Depuis la nouvelle convention collective, tu veux que tes joueurs gravissent les échelons rapidement.»

Dans ce contexte, Hedman pourrait fort bien être le pari le plus sûr. Le défenseur de six pieds six pouces et 220 livres a disputé près de 22 minutes par match, la saison dernière, alors qu'il affrontait des hommes dans la Ligue élite suédoise avec le club de Modo.

«C'est un jeune joueur qui a beaucoup de maturité», a souligné Goran Stubb, le directeur du dépistage en Europe pour la LNH.

Tavares, un athlète de six pieds et 195 livres, a disputé les quatre dernières saisons dans la Ligue junior de l'Ontario avec des joueurs de moins de 21 ans.

Sauf que l'apprentissage d'un joueur qui accède à la LNH se fait généralement plus lentement pour un défenseur que pour attaquant. Les erreurs sont plus coûteuses lorsqu'elles surviennent à sa propre ligne bleue.

Il y aura moins de pression sur les épaules de Tavares, donc. Ses talents de marqueur sont attrayants pour une équipe qui tente de quitter la cave du classement et de vendre plus de billets à ses matchs à domicile.

«Sa qualité, c'est sa capacité de trouver les ouvertures et de provoquer des occasions de but alors que le jeu semble aller dans un cul-de-sac, a noté Button. Il a une vision et des mains formidables.»

Le repêchage commencera vendredi, alors que se déroulera le premier tour. Les autres rondes suivront samedi. Au total, 211 joueurs seront sélectionnés au cours du week-end.

Tous les yeux ont été tournés, ces derniers mois, vers Tavares et Hedman. Il y a toutefois d'autres joueurs qui pourraient accéder à la LNH dès la saison prochaine: Matt Duchene, de Haliburton, en Ontario; Scott Glennie, de Winnipeg; Evander Kane, de Vancouver; Brayden Schenn, de Saskatoon; de même que l'Américain Jordan Schröder et le Suédois Magnus Paajarvi-Svensson.

«Il y a plusieurs joueurs solides qui sont sous-estimés parce qu'on parle tellement de Tavares et Hedman, a fait remarquer Button. Les quatre ou cinq premiers sont vraiment bons, puis il y a un autre groupe d'une quinzaine de joueurs et puis après, une autre vingtaine.

«Il n'y a pas une grande différence entre le joueur coté cinquième et 15e, puis entre celui classé 20e et 40e.»

Ce sera un bon repêchage pour les Suédois, alors qu'une demi-douzaine d'entre eux pourraient être réclamés au premier tour. Jacob Josefson, Oliver Ekman-Larsson, Tim Erixon, David Rundblad et Carl Klingberg sont tous bien cotés, et pourraient vite suivre Hedman et Paajarvi-Svensson.

On ne s'attend pas à une année faste du côté des Russes. C'est plutôt l'an prochain qu'on pourrait en voir plusieurs pointer, la Russie ayant terminé deuxième au championnat mondial U-18 en avril.

Les Islanders sont la seule équipe à détenir deux choix au premier tour. Ils choisiront aux premier et 26e rangs.

Le Canadien de Montréal aura droit au 18e choix.

Des qualités indéniables

Tavares trouve des ouvertures là où d'autres n'en voient pas profondément en zone adverse et il est capable de déjouer les défenseurs adverses en changeant complètement de rythme lorsqu'il est en possession de la rondelle. Il cache bien la rondelle, l'amène vite en position dangereuse et a une bonne finition. Son coup de patin est peut-être son atout le moins évident, lui qui n'est pas le genre à transporter le disque d'un bout à l'autre de la patinoire.

«Son coup de patin est au-dessus de la moyenne, a affirmé Button. Ca ne va pas le gêner. Il va s'améliorer avec l'entraînement et la maturité physique.»

Son habileté, sa grande portée et sa finesse avec la rondelle font de Hedman un défenseur qui rappelle Chris Pronger. Il n'a pas peur d'utiliser son corps, comme Button a pu le constater quand il a vu le Suédois jouer avec Modo en novembre dernier.

«On n'aurait jamais cru que c'était un jeune de 18 ans, a souligné Button. Il était un des joueurs les plus souvent utilisés et il jouait dans les situations corsées.

«On dit de lui qu'il n'est pas robuste, a-t-il ajouté. Victor ne se considère pas robuste, mais il y a eu des moments dans ce match-là où il a frappé fort. Ce n'est pas sa principale force, mais ce n'est pas quelque chose qu'il sera incapable de faire ici.»