Réglons tout de suite une chose: Victor Hedman n'est pas à John Tavares ce qu'Ivan Drago est à Rocky.

Il a beau venir du froid et être bâti comme un mastodonte, le défenseur suédois ne joue pas le rôle du méchant dans l'histoire.

Sur la patinoire non plus, remarquez, Hedman ne joue pas le rôle du méchant.

On s'imagine que des hockeyeurs de 6'6 ont l'obligation de faire la loi sur la glace. Or, en dépit de sa stature, Hedman a davantage le jeu de Nicklas Lidstrom que de Chris Pronger.

«Je suis conscient que l'aspect robustesse est plus important par ici», assure Hedman, qui a été, la saison dernière, le meilleur marqueur d'âge junior dans la Ligue d'élite de Suède.

«Je sais que je vais devoir montrer cet aspect-là de mon jeu, mais au moins, je sais que je l'ai en moi.»

Malgré son physique imposant, Hedman se veut un très bon patineur. Responsable dans les deux sens de la patinoire, il n'hésite pas à aller appuyer l'attaque.

Et les éclaireurs ne voient encore que la pointe de son potentiel offensif. C'est ce qui arrive lorsque vous êtes un adolescent dans une ligue d'hommes. Parfois, vous devez sauter votre tour. En avantage numérique, entre autres, Hedman l'a sauté souvent.

Il a ébranlé les certitudes

Hedman a grandi à une heure au nord de Stockholm. C'est de ce coin de pays que proviennent les frères Sedin, Peter Forsberg, ainsi que Markus Naslund.

Dans les cercles de la LNH, toutefois, le nom de Victor Hedman est sur toutes les lèvres. Car c'est lui qui a remis en question ce qui paraissait une certitude il y a tout juste un an: la sélection de John Tavares au premier choix universel.

«J'ai été surpris de toute l'attention qu'on m'a portée lorsque je suis venu à Ottawa pour les Mondiaux juniors», a constaté Hedman.

Les Championnats du monde juniors auxquels fait référence Hedman n'ont pas été le fait marquant de sa saison.

Ceux qui ne l'avaient jamais vu à l'oeuvre avaient hâte de voir ce qui en était de ce défenseur format géant. Or, pendant que Tavares remplissait le filet, Hedman se faisait discret à la ligne bleue des Suédois.

«Sans avoir été mauvais, je sais que je n'ai pas joué à la hauteur de mon potentiel, reconnaît Hedman. Mais j'espère que les recruteurs ont pu me voir jouer en Suède, parce que c'est là que j'ai joué mon meilleur hockey.

«En fait, cette performance aux Mondiaux junior m'encourage à redoubler d'ardeur pour prouver à tout le monde que je pourrai très bientôt faire ma marque dans la Ligue nationale.»

Mais cela, il n'y a pas grand monde qui en doute. Qu'il se retrouve à Long Island, à Tampa Bay ou même au Colorado, il devrait faire immédiatement le saut dans le circuit Bettman.