Marian Hossa l'a affirmé sans détour, jeudi: il n'aura aucun regret peu importe l'issue du septième match de la finale de la Coupe Stanley.

Il ne regrettera pas d'avoir choisi de se joindre aux Red Wings de Detroit plutôt qu'aux Penguins, l'été dernier. Et ce, même si ces derniers l'emportent, vendredi, au Joe Louis Arena.

Tout simplement parce qu'il aura vécu une expérience humaine et sportive exceptionnelle en faisant partie d'une organisation dotée d'une aussi riche tradition que celle des Red Wings.

«Toute la saison durant, j'ai eu l'occasion d'apprendre beaucoup des vétérans dans ce vestiaire, a déclaré Hossa, jeudi, après l'entraînement des siens. Je me considère pas mal chanceux d'avoir pu me retrouver dans cette chambre. Juste le fait d'être autour de gars comme Chris Chelios, c'est une expérience incroyable.»

Hossa a six buts et neuf aides jusqu'ici dans les séries. Il a été limité à trois aides dans cette finale. Il n'est que le cinquième marqueur de l'équipe en éliminatoires, derrière Henrik Zetterberg (11-13-24), Johan Franzen (12-11-23), Valtteri Filppula (3-13-16) et Dan Cleary (9-6-15).

La dernière fois que le Slovaque de 30 ans a trouvé le fond du filet, c'était le 24 mai, dans le quatrième match de la finale de l'Association Ouest contre les Blackhawks de Chicago.

S'il a n'a pas marqué depuis, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Hossa a décoché 20 tirs dans les six premières rencontres de la finale. Il a 97 tirs au but en 22 matchs éliminatoires jusqu'ici. Seul Evgeni Malkin a tiré plus souvent que lui, soit 101 fois en 23 rencontres.

Hossa reconnaît qu'il s'est imposé de la pression supplémentaire parce que les Penguins sont les adversaires des Wings en finale. Il s'était mis la tête sur le billot, l'été dernier, en refusant un contrat plus lucratif avec les Penguins dans le but avoué de mettre la main sur la Coupe Stanley - chose qu'il estimait plus probable à Detroit qu'à Pittsburgh.

Ce serait donc un coup particulièrement douloureux à son orgueil si les Penguins l'emportaient, vendredi. Les Wings et les Penguins auraient alors chacun remporté une Coupe Stanley aux dépens de l'autre ces deux dernières années, mais Hossa se retrouverait du côté des perdants pour la deuxième fois de suite.

«Peut-être que je me suis imposé trop de pression, effectivement, a-t-il reconnu. Tu dois répondre à des questions à tous les jours au sujet de Pittsburgh. C'est évident qu'il y a là un scénario intéressant. Mais tout revient à ce dernier match. Il s'agit de se concentrer sur la tâche à accomplir et d'avoir du plaisir.»

Pas plus responsable que les autres

C'est d'ailleurs là le refrain servi par les autres vétérans joueurs des Wings, ainsi que l'entraîneur Mike Babcock, jeudi. Hossa a beau se retrouver dans une drôle de situation à cause de son choix de carrière, le poids du match de vendredi ne repose pas pour autant sur ses seules épaules. Il est sur celles de l'ensemble de l'équipe.

«Ce qu'il doit comprendre, c'est que tout ce qu'il a à faire, c'est de faire ce qu'il fait habituellement, a dit Babcock de Hossa. On lui en a parlé. Je lui ai demandé qui a marqué les buts pour Detroit dans le sixième match de la finale de l'an dernier... Il ne savait pas et moi non plus. Mais je savais que nous l'avions emporté.

«Ça n'a aucune importance qui marque les buts. Ce qui importe, c'est que tu fasses ta part et que tu aides l'équipe à gagner.

«C'est ce qu'il va faire. Il va être formidable, a ajouté le pilote des Wings. Il a été formidable, je trouve, dans le cinquième match (de la finale). Et il sera formidable (vendredi).»

«J'ai eu de bons matchs en finale, même si de toute évidence je n'ai pas marqué, a souligné Hossa. Mais je m'en fous pour le moment. Il nous reste un match pour le championnat.

«Je n'ai pas le sentiment de devoir être le héros, même si ce serait évidemment plaisant de l'être. Battre Pittsburgh, c'est tout ce qui compte.

«Je dois me détendre et jouer mon match. Me concentrer sur ce que j'ai à faire, sans m'attarder à tout ce qui se passe autour. Je dois être moi-même et savourer le moment qui passe. Qui sait quand ce moment-là va revenir.»